S'il est clair que pour une histoire de droit ce film reste
une pure aubaine commerciale, on ne peut en nier les qualités
ni éviter de le comparer au (x) film (s) de S. Raimi
: difficile de condamner le boulot de toute une équipe,
de plusieurs mois de travail pour de basses raisons financièro-légales.
S'il s'affranchit d'un pan entier du comics original, pan qui
reste au coeur de l'oeuvre (les parents de Peter deviennent
des scientifiques, des amis de Connors, travaillant tous pour
Oscorp à New York !), il n'en reste pas moins très
fidèle dans les grandes lignes (le lance-toile, la mort
de Ben Parker dans un contexte différent mais psychologiquement
identique, le clin d'oeil à l'arène, l'histoire
de G. Stacy, celle de son père -avec une petite variante-,
etc...). Par contre impossible de comprendre, si ce n'est le
besoin d'un vulgaire passage de flambeau, que le film se borne
à rabâcher -même si de façon agréable-
toutes les origines du héros plutôt que de repartir
sur les mêmes bases et devenir un véritable 4ème
épisode tout en s'affranchissant des 3 précédents
??? En tous les cas la 1ère qualité du film est
bel et bien A. Garfield ; si le jeu de T. Maguire était
clairement le point faible de l'excellente trilogie de Raimi,
voilà que l'on trouve enfin l'interprète idéal
de Peter, une approche du rôle tout en finesse et à
la fois plus puissante (sa vengeance), également bien
servi par le scénario. On retrouve le même soin
apporté à l'esthétisme du film pour un
New-York de comics et des planches assez identiques au travail
de Raimi, même si la réalisation, très réussie,
est relativement différente, plus proche des héros,
plus dans l'air du temps (enfin : Webb picore les plans en caméra
suggestive du lointain L'homme-araignée
!). Pas beaucoup de combats, le plein de dialogues mais un film
qui n'ennuie jamais, prenant tout de même un peu de distance
avec les oeuvres précédentes (exit Mary-Jane,
JJJ Jameson) et trouvant sa voie, même au niveau de la
bande originale, sublimée par J. Horner. On découvre
enfin ce méchant fascinant qu'est le lézard :
un homme fondamentalement bon mais un scientifique tellement
exigeant que son métier finira par prendre le pas sur
son humanité. Le gros défaut de cet "amazing"
est finalement d'être un reboot qui rabâche pour
ceux qui n'auraient pas suivi, refroidissant les autres, et
même si le scénario y met les formes, même
si l'on est encore prêt à nous laisser conter l'histoire
de Spidey, même si le film trouve son originalité,
un angle d'approche nouveau, il ne faudrait pas trop tirer sur
la toile.
NOTE : 13-14 / 20