Baisse de forme... on en revient au super-héros basique,
celui inauguré brillamment par Sam
Raimi, avec une histoire beaucoup plus classique qu'elle
ne le laisse paraître : car le scénario se tortille
pour pas grand chose, si ce n'est offrir un spectacle visuel
de toute beauté, très professionnel et immersif,
agrémenté d'effets spéciaux très
performant (en particulier le Spidey de synthèse). Ce
qui fait défaut à ce second opus ce n'est clairement
pas ces effets là, mais bel et bien les effets de surprise
: passe encore le final que les fans attendaient avant même
de voir le film (merci également à la presse pour
les toutes premières photos du film...), mais les méchants
ne sont que ce que l'on attendait d'eux, ils ne nous font pas
vibrer malgré les bifurcations scénaristiques,
bien trop visibles, ce ne sont que des méchants de comics
et ils ont un peu raté leur passage sur grand écran
(même si le Bouffon est plus réaliste) ; les 2
bad guys nous sont présentés sous un angle sympathique
(l'un anonyme, l'autre orphelin), histoire d'attirer l'empathie
du spectateur, voir l'identification, puis un événement
plus ou moins flou les fera virer de bord et tout casser. Une
fois de plus le trop-plein d'adversaire nuit à la force
de ceux-ci : le pauvre bouffon n'aura pas droit à des
scènes d'anthologie, effacé tout d'abord par Harry
lui-même, beaucoup plus intéressant, puis par Electro
qui pompe toute l'énergie du film ; c'est le cas de le
dire. Devrais-je évoquer la déception du "Rhino"
dont le costume nuit franchement à l'intégrité
du personnage ? Marvel aborde les autres super-méchants
de ses autres superproductions avec un peu plus de recul (Cf.
Loki) et tellement plus d'intensité. Et puis le secret
tant attendu de Richard Parker n'a finalement pas tellement
d'incidence sur la trame scénaristique et me semble faire
un petit "flop" ; les scénaristes étant
trop occupés à préparer les épisodes
suivants ? Le coeur du film est donc fragile, mais Webb s'en
sort une fois de plus pas mal du tout : incluant dans ses plans,
dans ses scènes, des clins d'oeil référentiels
comme la 1ère défaite d'Electro (quand Sony ne
fait que du placement de produit...), donnant aux spectateurs
la chance de se fondre à ce héros en mouvement
de la façon dont ils en rêvaient étant enfants
; reste un abus de ralenti, parfois utilisé à
bon escient, il est vrai. Ce n'est par conséquent pas
un mauvais film, son écriture est même très
louable, les personnages restant en parfaite symbiose avec le
fil conducteur du film, en parfaite interconnection. Il faudra
redresser la barre pour m'attirer une fois de plus (ou deux)
dans la toile de ce héros dont on est pourtant loin d'avoir
fait le tour.
NB : Coup de gueule après la stupide Colombia / Sony
qui nous a encore une fois offert le film en patûre, jusqu'en
sa dernière image et les méandres de sa trame,
à travers des diverses vidéos promotionnelles
; pourtant je le savais...
NOTE : 12 / 20