Si Homecoming en prenait clairement le chemin, 
                  ce Far from Home se jette à corps perdu 
                  dans la teen comedy, genre auquel il emprunte quasiment tous 
                  les codes : les personnages adolescents (le pote un peu gras, 
                  la belle inaccessible, le concurrent musclé, les profs 
                  totalement nazes...), les nombreuses situations (le voyage est 
                  une récurrence du genre, mais tant d'autres se rangent 
                  dans le même catalogue...), un humour pas très 
                  recherché et pour le moins convenu, une évidente 
                  love story. Et le film s'en trouve empli de scènes qui 
                  semblent avoir déjà été écrites 
                  ; et d'autant plus vues.
                  Car la grande faiblesse de ce nouveau Spidey est assurément 
                  son scénario : j'en veux pour preuve ce twist forcé 
                  et tout à la fois expédié pour éviter 
                  au spectateurs de voir les plaies béantes d'une écriture 
                  chaotique. Spoiler : Mysterio est un méchant !! Chaotique 
                  ? C'est en réalité un film de série qui 
                  aurait très bien pu n'être qu'un Spiderman 
                  5 ou 6 : écrit à la 
                  truelle, il rate surtout le coche pour Mysterio... Remember 
                  le Mandarin...
                  Car non seulement on ne saura pas grand chose de ce Q. Beck, 
                  d'où une flagrante impossibilité à s'identifier 
                  un minimum au personnage (le minimum : son passé ? D'où 
                  viennent les moyens mis à sa disposition ?), mais son 
                  traitement me fait grandement tiquer. Si le côté 
                  "réaliste" est un choix judicieux effectué 
                  par Marvel depuis le début du MCU, encore faut-il pouvoir 
                  le placer intelligement dans cet univers fantasmagorique : et 
                  justement, ici le film se tortille comme il peut, à la 
                  limite du ridicule -même lorsque cela est désamorcé 
                  par Fury- pour créer un bad guy, le rendre crédible 
                  et le justifier un tant soit peu. Si le réel / l'irréel 
                  offrent de jolies séquences (Marvel zombie !), les coutures 
                  scénaristiques plient une fois de plus à cause 
                  de leur manque de subtililités -hors mis les exceptions 
                  qui confirment la règle-, et le film avance avec de gros 
                  sabots, sans grands enjeux, avec de mineures retournements de 
                  situations qui ne cachent pas l'indigence et la fragilité 
                  de l'entreprise.
                  Far from Home se résumera donc à 
                  un festival de SPFX (Thanks to ILM, WETA et Cie), d'ailleurs 
                  75 % du générique leurs sont assignés, 
                  mais deviendra vite très pesant entre les scènes 
                  d'action, surtout avec cette réalisation particulièrement 
                  ennuyeuse de Watts
                  L'ultime clin d'oeil (à la saga de Raimi) ne sauvera 
                  en rien une scéne post-générique pour le 
                  moins incongrue et ce qui restera le plus mauvais des 7 / 8 
                  films.
                NOTE : 9-10 / 20