Spider-gâchis : dans la droite lignée de la désormais
trilogie, qui s'enfonce de film en film...
No way home gâche une matière
première prometteuse avec un scénario bouffonnant
et une trame prétexte ("Ne fait pas ça...
Ah ! Il l'a fait !"), gros défaut et grande faiblesse
de cette saga 2010/20. En réalité c'est toute
l'architecture de l'histoire qui fait vaciller le film.
Premièrement il foire complètement mon fantasme
de fan, celui de voir démasquer Parker au grand jour
en se concentrant furieusement sur un aspect mineur de cette
révélation (les études...). Ensuite il
se transforme en une vaine chasse aux méchants, guère
plus excitante qu'une chasse aux papillons : ainsi naît
l'impression de feuilleter un album de famille quelconque, presque
lointain, sans apport de grands sentiments et aux clins d'œil
fades, caricaturaux (les liens entre les héros), puisque
se bornant à citer les films précédents
sans fard. L'interaction entre les deux autres métrages
se borne à du bis repetita, jamais aussi finement amené
que le coup de la toile -clin d'oeil hautement symbolique- et
donnant cours à l'immense majorité des easter
eggs.
Le gros souci de ce No way home est que son
scénario ne tient jamais sur ses assises : Peter en sauveur
de méchants (parce qu'ils méritent une "seconde"
chance, lol ; et parce que Spidey a un bon fond), c'est comme
si l'on transformait ces puissants bad guys en guignols sans
âmes. Par ailleurs l'intrigue demeurera extrêmement
frêle, et hantée de bien trop de facilités
scénaristiques, nous empêchant de plonger dans
l'histoire (les médecines vite faites bien faites, le
rôle de Doc Oc, comme un pansement pour une impasse scénaristique).
On restera alors dans un ennuyeux attentisme, avec toujours
la vive envie de secouer ce scénario à sens unique,
platement moralisateur dans le fond et totalement orienté
vers le public adolescent. De plus on gardera toujours une longueur
d'avance sur l'histoire, ce qui empêchera de générer
toutes émotions, même au moment les plus cruciaux
(la mort d'un personnage, le sauvetage de M.J.).
On se contentera donc de combats hautement épiques pour
cette œuvre plus de deux cent fois millionnaire, et d'FX
à la hauteur de son illustre budget ; et un petit plaisir
nostalgique. Même Jon Wattz se contente de ne faire que
le job, sans insuffler quoique ce soit à son film, parfois
mal à l'aise dans les scènes les plus intimistes.
Un comble.
NOTE : 8-9 / 20