La double histoire de Spiderman et du Green Goblin... dans
un film vraiment touchant pour qui n’a pas oublié
avoir été un ado. Saluons tout d’abord l’extraordianire
technicien qu’est Raimi (le retour du prodige qui avait
changé le visage du ciné dans les 80’s...)
et ses plans (planches ?) qui nous replongent, comme personne
ne l’avait fait auparavent, dans un comics (une BD animée
et tourbillonnante) : le plan avec les sirènes en premier
plan, on en avait révé et celui-ci m’a foutu
la larme à l’oeil. Saluons le talent de Dykstra
(Mr Star Wars) pour les plans ébouriffants de Spiderman
« volant » dans New York. et les effets invisibles.
Saluons l’adaptation de Koepp (trop proche ? Certain seront
génés par les « simplicités »),
sur mesure, de la BD : origines, problèmes perso, morts,
super-méchant, héros (l’explication discrète
des pouvoirs lors de la visite est un modèle), final
ouvert et pessimiste, un peu de naïveté et tout
les tiques des personnages (JJJ.... Ouahhh !). Mais c’est
surtout le ciment entre toutes ses qualités qui unit
le film ; ce ciment c’est les liens d’attirance
/ répulsion qui scelle le destin de tous les personnages
:
- La love-story triangulaire (voir à 4...)
- L’amour que cherche Pete et qu’il va devoir refuser
lorsqu’il l’obtient.
- Les liens entre le Green Goblin et son fils.
- Ceux entre Pete et son meileur ami (il aime la même
fille, son père est son pire ennemi, il est est son seul
ami, il va jurer de tuer Spidey)
- Entre Pete et Spidey (Spidey fait de l’ombre à
son homonyme)
- Entre la vie de pete (mal-aimé) et celle de Spidey
(un héros).
Ce film est bien évidemment une parabole sur le passage
à l’âge adulte, l’ado se révélant,
relevant la tête pour affronter ses faiblesses et le monde
extérieur, pour devenir un autre, laissant son apparence
d’enfant derrière lui, prenant le masque d’un
adulte. Qui se souvient de son adolescence se rappelle avoir
voulu un jour se dépasser face à l’adversité
(personnage ou évènement), ce que, fantasmatiquement,
Peter fait à l’écran. Liberatoire. C’est
aussi un film sur les choix que la vie nous oblige à
faire et sur le remord (le choix face au truand, face à
son ami, à sa copine, au Green Goblin –le Bien/le
Mal- la vie de celle qu’il aime/celle d’un groupe
d’innocents).
C’est également un film qui parle de schyzophrénie
(l’origine des super-héros masqués ne viendrait-elle
pas de Jekyll et Hyde ?), de double personnalité : Peter
Parker l’introverti Vs Spiderman le héros extraverti
– Jack et son double psychologique, puis son double physique,
le Green Goblin.
Enfin Spidey n’est pas un héros comme les autres
: il est issu des milieux populaires (orphelin, tante pauvre,
petites banlieues, violence alentours...), il devient un héros
suite au hasard et surtout à un sombre engrenage dû
à des choix peu judicieux d’adolescent, un fait
entrainant l’autre (il n’arrète pas le voleur
qui a l’argent qu’on lui a refusé ; celui-ci
tuera son oncle et il le tuera à son tour par vengeance).
Un double drame fascinant entre le remord et la vengeance odieuse.
Un excellent équilibre entre les FX et la psychologie.
Merci à la griffe batmanienne de Elfman.
NOTE : 15-16 / 20