Thor dénaturé : c'est à peine si on le
reconnaît sous les couches de gags pas forcément
du meilleur goût, beaucoup trop faciles, privilégiant
la quantité et non la qualité. Fallait-il faire
original à tout prix ? Il suffit de revoir le premier
opus de la saga pour se rendre compte que notre héros
n'a pas évolué : il s'est radicalement transformé
; pour le pire. Et c'est loin d'être aussi original qu'on
veut bien nous le vendre.
Le premier défaut du film étant de vouloir jongler
entre deux genres opposés et de ne jamais parvenir à
nous combler, ni d'un côté ni de l'autre : avec
d'une part des drames absolument poignants (la mort d'une enfant,
un cancer en phase terminale, un kidnapping de groupe) et une
espèce de bouffonnerie incontrôlée où
l'auteur en fait des tonnes (les acteurs aussi : Zeus / Crowe
est complètement insupportable), caviardant son récit
de panneaux clignotant et fluos "Riez", surchargeant
son scénario qui devient une parodie volontaire mais
non maîtrisée, déplacée même,
qui masque un scénario complètement microscopique.
En déséquilibre, le film se noie dans l'humour,
rendant les drames horriblement fades et miteux, les gommant,
dédramatisant sans arrêt l'histoire et se fichant
éperdument de la trame et l'intrigue (sic !).
Car, second défaut, Thor 4 signe le
triste retour à une oeuvre des plus basiques et simplistes
où les gentils et sublimes super-héros combattent
un méchant pas beau, méchant en l'occurrence sous
exploité ; même le génial C. Bale a du mal
a faire ressortir son monstre et son patos. RAS.
Dernier défaut : Disney a trouver un yes man à
sa mesure pour de futures comédies ultra formatées
et ultra familiales : car, non, évoquer des orgies et
montrer les fesses de Thor n'a rien de subversif. Cela aurait
pu être une œuvre poignante -mais néanmoins
drôle- sur notre faiblesse toute humaine face à
la mort : c'est une pub géante pour -les excellents-
Guns' n roses. Encore un hors-sujet.
Waititi crache sur Marvel et Disney applaudit forcément
des deux mains, tuant petit à petit l'esprit de la firme
que le géant a racheté : plus proche des Friedberg
/ Seltzer (cf. le gag "Bao") que des comics qui l'ont
inspiré et des multiples phases du MCU. J'ai totalement
décroché... Un espoir : le nouveau personnage
tant attendu des fans qui apparaît dans l'une des scènes
génériques.
Dire que le réalisateur va s'attaquer à Star Wars
: doit-on attendre le retour d'un Dark Vador tout de rose vétu
et en tutu, avec une voie de crécelle, dansant la Carioca
?
NOTE : 5 / 20