User d'humour pour faire avancer un film basique ? Si encore
c'était du second degré...
Marvel a définitivement (?) tourné la page des
adaptations, de l'hommage et de la célébration
entre fans hardcore (moi...) et la jeune génération,
et oriente son MCU vers des horizons très clairement
commerciaux, destinés à rassembler -non pas les
Avengers- mais un public de plus en plus nombreux et jeune ;
très jeune. Quand Thor se prend pour Charlot, il se prend
les pieds dans le tapis : cet opus s'apparente à une
comédie pur jus, une bouffonerie où les gags sont
débités pour rythmer le film, et ils foutent en
l'air toute l'entreprise, chaque personnage ayant ses petites
vannes à envoyer. Parce qu'en plus ce n'est pas franchement
drôle. Le penchant sérieux du film serait donc
à chercher du côté de cette méchante
qui, comme de bien entendu, court après le pouvoir, bad
girl surpuissante, particulièrement caricaturale qui
a les défauts d'être très mal employée
(un véritable massacre au début aurait assis son
pouvoir et son personnage auprès des spectateurs, et
réellement contre balancé l'humour) et jouée
avec excès (Kate...). Dans le ton du film.
Alors on se dit que le clin d'oeil au sublime "Planet Hulk"
allait nous faire reprendre courage et espoir : le gadget immobilisateur,
l'homme de pierre...etc. Oui : on s'y retrouve quelque peu,
le combat promis par les trailers est à la hauteur ;
mais le décorum semble se plier aux règles très
à la mode de la TV réalité (jeu fade, maître
du jeu absurde,etc...), histoire de ralier un tout autre public.
Encore... J'espérais un hommage bien plus appuyé,
l'utilisation d'une matière première qui avait
de quoi faire saliver toutes les générations.
C'est à ce moment que l'incroyable Hulk entre en scène.
Qu'il parle, même si cela gêne de fan primaire que
je suis, je le conçois dans la mesure d'une évolution
significative et logique du personnage. Bien : mais qu'il soit
à ce point humanisé, espèce de sacrilège
souriant (souriant !!!) qui s'éloigne du concept originel
au point d'en faire un gros bébé vert plutôt
qu'une créature en tout point rudimentaire, je n'arrive
pas à le concevoir.
Il manque d'ailleurs quelque chose à chacune des scènes
de ce film : un enjeu dramatique à la hauteur (les morts
sont rapides et édulcorées, aucune tension), un
bon dosage des divers ingrédients qui font un bon film,
des dialogues dignes de ce nom, une trame qui tienne sur la
longueur ; et aucune scène qui nous fasse littérallement
sortir de l'histoire (le dialogue Banner / Thor semble avoir
été improvisé et rajouté sur le
tard !). Must du must, et c'est bien parce que c'est gros que
je le signale : Hela recherche activement mais désespérément
les rebelles afin de s'emparer de l'épée, prête
à torturer pour les découvrir ; Thor débarque
à la fin du film, appuie sur un bouton et en 2 secondes
chrono il trouve la "signature thermique" desdits
rebelles !! Cerise sur le gâteau : la musique électro-déplacée
ne colle absolument pas à cet univers (sans parler de
la chanson aux vagues sonorités "Wonder woman").
Il y a pourtant du positif dans ce fatras, mais il faut creuser
pour le trouver : saluons le réalisateur (du encore plus
médiocre Vampire
en toute intimité) qui s'avère totalement
à l'aise avec des effets spéciaux gigantesques,
les intégrant avec un belle dextérité et
une vraie classe, très "comic books" (pour
le reste c'est un peu moins remarquable). On assiste donc à
un superbe festival de FX, de créatures en tous genre
très inspirées, et il y a bien deux-trois gags
qui submergent : ceux que l'on attend pas là où
ils émergent, ceux qui deviennent de véritables
gimmicks, ou encore ceux détournent habilement la chute
d'une scène (c'est le cas de le dire pour le dernier
gag de Banner). La dernière demi-heure semble sauver
le film du naufrage le plus complet : la méchante devient
digne, l'enjeu dramatique pointe le bout de son nez, le scénario
se retourne enfin (le lien entre Hela et Asgard), l'humour y
est dosé, Hulk y est convaincant, il y a des sacrifices,
des surprises... Mais c'est un peu tard pour m'embarquer dans
l'aventure.
N.B. : Chose promise, chose dûe. Messieurs les distributeurs
français, merci de respecter la langue de Shakespeare
et d'observer une once de logique et d'intelligence. Heulk n'est
pas Hulk puisque, lorsque l'ordinateur de votre cleub beug quand
vous buvez votre Seven Eup dans un meug, vous criez "Feuck".
Et vous êtes bon pour un check eup. Demandez donc à
Elon Meusk.
Merci...
NOTE : 8-9 / 20