Voyage au centre de la... de l'univers quantique
On reprend les bases et on épice un peu le tout : un précepte simple doublé d'un humour facile ainsi que de l'imagination visuelle. Mais n'est-ce pas un peu too much ?
Tout est toujours une question de goût, c'est l'évidence même, et j'avoue avoir, dans le genre, vu bien plus laid (Love & thunder) : l'univers est foisonnant, cool, débridé, possédant un semblant d'unité visuelle (oui...) et la séquence de la cantina est même plutôt sympa. Justement : le vrai problème du film est un double problème de fond. Là ou G. Lucas se limitait et développait un tant soit peu les personnages, là où Cameron ne montre et n'explore que ce qu'il "connaît", Ant-man 3 nous noie dans un univers trop riche, en rajoute des couches et des couches sans que l'on puisse avoir le temps de digérer la moindre images, le moindre concept art, sans nous laisser aucun repère auquel s'accrocher. Quantumania est une aventure frénétique créée de A à Z mais surchargé de CGI jusqu'à l'excès et finissant par brûler la rétine ainsi que notre patience.
Le problème de ce choix visuel induit quasiment indubitablement une réalisation asservie. Asservie par des effets métronomés qui font la mise en scène en amont du tournage.
Second problème de fond : un scénario terriblement simpliste, à peine masqué par les effets, restant seulement à la surface de sa maigre trame : une expérience qui tourne forcément mal, un méga méchant qui a besoin de ces invités providentiels pour détruire les multivers et se venger, une happy end. Le comble c'est que Kang est une sacrée plus value dans le film, campé par un Jonathan Majors dans une symbiose étonnante avec son personnage. Cependant son exploitation est minimisé par une défaite moyennement reluisante et un retour programmé qui tue le suspens (je parle de Molok dont l'exploitation reste douteuse dans le MCU...).
Il faut prendre le film pour ce qu'il est : un spectacle à voir. Une fois.
NOTE : 8-9 / 20
