Un film qui passe trop de temps à s'excuser....
Il suffit
d'en analyser l'intro : il s'agit d'une suite, on s'attend donc
à ce que les scénaristes mettent le paquet visuellement
et en rajoutent un max... et bien le premier combat est génialement
mis en fond de scène, flouté, comme pour dire
"Excusez-nous, mais on ne mange pas de ce pain là".
Absolument génial. Sauf que c'était avant la dernière
partie, bouffie d'SPFX, pas forcément du meilleur goût
par ailleurs (le visage géant du père et ses transformations
multiples et tonitruantes...) où l'excuse première
ne tient plus la route. Et tout semble découler de cela
: un trop-plein d'effets visuels qui ponctionne dans le scénario,
laissant balant des pans entiers, ou bien sacrifiant sur l'autel
du tape-à-l'oeil les émotions (vide, même
lors du final).
Alors certe, nous sommes là pour en prendre
plein les mirettes : mais pas au prix d'un fond d'histoire qui
ne tient à pas grand chose... Qui tient à quoi
d'ailleurs ? Des méchants pas très convaincants
qui vont ruiner leur flotte, et par la même assurément
se ruiner, pour courser de simples voleurs interstellaires malpolis
(jusqu'à la "création", citée
dans la scène post-générique : rien que
ça !!!). De magnifiques nouveaux E.T. introduits mal
habilement et dans un but trop gratuitement comique qui, pour
se présenter, expliquent comment ils se reproduisent...
sic ! Même si cela m'a beaucoup fait rire. Alors on se
dit que, vu l'indigence du concept, il y a forcément
anguille sous roche et... bingo, nouvelle excuse : un autre
bad guy fait son apparition. Encore un super-méchant
qui s'essouffle à courir après la maîtrise
de l'univers, même s'il garde pour lui une superbe originalité
dont nous ne révèleront rien ici. Dernier pan
"méchants" du film, les scènes avec
les mercenaires sont franchement ratées : depuis celle
avec Sly, pas terriblement utile, jusqu'à la suivante
dans le vaisseau, où l'humour ne vole pas très
haut (même s'il semble répondre à une scène
du 1er tome, où les Gardiens trouvent leur nom). Une
fois de plus le scénariste aura la méchante idée
de s'en excuser en les faisant dérouiller de la plus
belle et excitante des façons.
Et, finalement, le fond
de cette histoire est celle des "gentils" contre les
"méchants", multipliant ces derniers pour combler
les vides d'un scénar qui manque de substance. Reste
le retour du père, les meilleurs scènes sans aucun
doute, bien dans la thématique générale
avec celle des deux soeurs ennemis, et plus globalement de la
famille ; et trouvant une certaine profondeur mystique.
Mais
le pauvre J. Gunn, cette fois, peine à sortir le nez
de ces FX, écrasé par les scènes gigantesques
et storyboardées - sans grande personnalité quand
il s'agit de moments posés. Pourtant le film possède
son lot de qualités : le spectacle est explosif, les
FX sont énaurmes (le jeune Kurt est tellement mieux que
le "jeune" Peter...), les clins d'oeil à la
pop culture foisonnants, l'apparition de S. Lee et des Watchers
(pas importants dans l'univers Marvel, mais tellement excitants
!) est carrément top, on ne s'y ennuie pas, on rit beaucoup
(la scène du sparadrap : un must), il y a d'excellents
moments de cinoche, Yondu / M. Rooker a enfin un rôle
à sa mesure et, enfin, la reconstitution biologique du
père depuis le stade de simple squelette nous rappelle
d'où vient Gunn !
Mais le film fait constamment le grand
écart entre le bon et le moins bon (les scènes
sur Terre sont atroces !) et GG2 restera un
Marvel sympathique mais mineur, faute de réelle profondeur.
Pourtant il y avait matière avec toutes ces histoires
de famille fascinantes.
NOTE : 13-14 / 20