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EDITORIAL d'AVRIL

Un double évènement (si, si, je vous jure !) motive l'écriture de cet éditorial : la sortie de Immortel de Enki Bilal (dont je ne suis pourtant pas un fan, côté cinéma) le 24 mars 2004 et la mort, curieusement passée inaperçu des médias, tous supports confondus, de l'un des plus grands réalisateurs français : René Laloux (merci au site Mad Movies). Et je parle toujours, à ce propos, que de cinéma et rien que de cinéma...
Je voulais en profiter pour faire le point sur un genre trop souvent considéré comme mineur dans l'hexagone par quelques intellectuels poussiéreux : je parle bien sûr de la science-fiction. Y-a-t'il une S.F. (Science-Fiction, pour les non-initiés) française ? Qu'elle est sa place dans la production ? Quelle est son histoire ? Il serait sans doute très intéressant d'effectuer un micro-trottoir à ce propos... je tiens le pari que la grande majorité d'entre vous aurait bien du mal à citer plus de 2-3 fleurons du genre ! Et ce serait tout à fait normal : car, très loin d'égaler la production américaine en la matière, en tout cas quantitativement (mais pas que, hélas...), la S.F. made in France existe bel et bien... mais en nombre restreint, très restreint. Et elle existe depuis plus d'un siècle ! Car l'inventeur du genre au 7ème art (dans la littérature on l'attribut à Jules Vernes ; un français, donc) se nomme Georges Méliès dont tout le monde, ou presque, a entendu parler de son Voyage dans la lune... d'après J. Vernes. Méliès, grand innovateur en terme, notamment, de trucages, à ouvert la voie à de nombreux auteurs ; mais très peu de ces concitoyens. Car il est difficile de trouver traces de quelques oeuvres appartenant au genre ; la prodution française préférant nettement le réalisme, àtravers la comédie ou le drame, touchant du doigt le genre fantastique, mais pas plus. De plus ces films sont assez méconnus du grand public (Croisières sidérales en est un exemple) et n'ont guère eut de retentissement en dehors des frontières françaises (contrairement à Laloux dont l'oeuvre est mythique aux USA). S'ensuit une grande période de quasi-vide science-fictionnel jusqu'aux années 60, qui connurent un boom -toutes proportions gardées. On se souvient de La jetée (1963 ; dont le remake se nomme L'armée des 12 singes), de la seule incursion de Godard dans la SF, Alphaville (1965), du génial Fahrenheit 451 (1966 ; dont Mel Gibson voulait faire un remake), et Ne jouez pas avec les martiens (1967), de Barbarella (1968), de Je t'aime, je t'aime (1968) ou encore de Hibernatus (1969). Et puis vint une décennie plus calme (il en reste surtout La planète sauvage (1973) de René Laloux justement et Le gendarme et les extra-terrestres (1978), avant un retour dans les 80's avec quelques oeuvres marquantes comme Malevil (1980), Le prix du danger (1982 ; encore un remake avec Running man), Gandahar (1987 ; René Laloux) et d'autres plus oubliable ou carrément catastrophique -faites votre choix- : Bunker palace hotel, La soupe aux choux et Terminus. Et puis le genre explose dans la décennie suivante pour atteindre des sommets en 1997 (5 titres dont le succès interplanètaire du 5ème élément : 270 millions de dollars de recettes !) ; citons pour cette période les 2 premiers Visiteurs (+ Les couloirs du temps), La cité des enfants perdues, Simple mortel, Tykho moon et une ribambelle de navets (L'extraterrestre, Le clone, Rewind...et bien d'autres). Qu'adviendra-t-il des années 2000 ? Pas grand chose j'en ai bien peur : les sociétés d'effets spéciaux françaises (Duboi, BUF en tête) ont un talent reconnu par Hollywood (Matrix, Alien 4...etc) mais n'ont que peu de grain à moudre dans les prod' nationales... Manque de moyen, certes, mais il y a bien un manque d'ambition et des préjugés de la part des auteurs et des producteurs hexagonaux qui font que la SF se voit réduite soit à la comédie (généralement de piètre niveau) soit à la SF intello (souvent très réussie mais peu vendeuse donc peu rentable). Il n'y a pas encore de place pour la série B en France et c'est triste car, avec des moyens peu importants, il n'y a pas de raison que les producteurs ne créent pas l'envie... encore faut-il que les spectateurs leur renvoient la balle en ne désertant pas systèmatiquement les salles lorsqu'un film fantastique porte le titre "Production française". Pigé ? Rappellons que les années 2000 ont déjà vu un Furia complètement bluffant... mais aussi un Visiteurs 3 qui a faillit couler la Gaumont (dans les 40 millions de budget -mais on murmure beaucoup plus- et une sortie U.S. à 5 patates...) ; mais pas grand chose d'autre encore jusqu'à Immortel.... Courage.

Je tenais également à exprimer mon soutien total aux intermittents du spectacle : visitez leur site pour en savoir plus sur leurs revendications ()
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