Tentative louable que de transposer
un univers cyberpunk, très BD, au cinéma.
Le film en a la couleur, les décors (superbes) et l’anarchisme
(sic !). Bien sur les effets sont à couper le souffle…
mais… mais Besson a du mal à suivre une cohérence
interne et un désir d’originalité en même
temps. Alors il y a les bases du scénario : méchants-gentils-combats-victoire
; un peu de
Freejack
(très peu), de
Stargate.
Là-dessus Besson rajoute une foule envahissante de détails
mais a un mal fou à les rattacher à son film (incohérence
partielle ; n'est pas
Lucas qui
veut). Exemple : la musique raï (!). L’humour, interessant
mais uniquement en quelques occasions, lorsqu’il devient
bouffonerie, Oldman lorsqu’il en rajoute dans un registre
bien connu, les détails futuristes tape-à-l’œil,
très funs… autant de bon bons points qui ne se fondent
pas à l’ensemble.
Peut-être que loin des réflexions du
Grand
bleu, assujetti par les sommes considérables de
son budget, Besson a fait de son film une œuvre au schéma
hollywoodien (poursuite-bastons-amour-humour-happy end = R.A.S.)
embarrassé par une machinerie originale qui ne trouve pas
toujours sa place dans un film aux bases convenues. Il manque
du mystère, du mystique (comme la scéne de l’opéra
en partie), une idée farouchement défendue, des
surprises (autres que les clopes du futur même si elles
sont funs), des moments intenses. Allez, oublions, il s’agit
d’une 1ère expérience : le scénariste
a eu du mal mais le réalisateur tient adroitement et divinement
la barre. Willis est égal à lui-même, ce doit
être le secret de réussite des cadrages.
Un film très travaillé visuellement (photo), une
musique assez inégale : on n’attendait peut-être
des morceaux d’anthologie...