Qui attaque et détruit le monde utopique et baigné de nature de Gandahar ? Et pourquoi ?
Les compositions de Gabriel Yared font merveille : mais ce sont les dessins -des estampes-, et surtout cette extraordinaire imagination en roue libre qui nous enchantent. Gandahar fourmille littéralement d'idées à chaque image, à chaque seconde de métrage. Ici un monde souterrain, là une jungle de liannes géantes, puis des arbres-troncs pour les décors les moins étranges et les moins atypiques. Décors peuplés par un millier de créatures de toutes sortes, toutes plus fabuleuses les unes que les autres, des êtres difformes et mutants, une menace qui métamorphose la vie en pierre, une sombre et terrifiante armée de robots, un cerveau métamorphe venu du futur... Un monde tangible et fonctionnel.
Gandahar nous transporte dans un univers unique en son genre et inédit, science fictionnel et adulte, une réflexion philosophique à la fois sur le temps (le thème central du scénario), sur la recherche génétique et la robotique, les aberrations scientifiques en général et leurs dévastatrices conséquences ; sur l'assimilation, l'uniformisation et la soumission sociale, et sur la capacité dont les espèces dites intelligentes ont à s'autodétruire. Brûlant.
Gandahar ne laisse aucun répit à notre imaginaire : intelligent, foisonnant, extrêmement riche, complexe, poétique et planant. Définitivement surprenant et génial, même si le film n'est pas exempt de défauts dans son rythme (la fin...), son montage : ils participent de son charme inusable.
NOTE : 19-20 / 20
