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EDITORIAL de JUILLET

Cet été les écrans du monde entier accueilleront quelques super-héros, une poignée de zombis et 2 ou 3 catastrophes classiques... mais la véritable nouveauté (on l'avait pas vu venir !) viendra des robots et, pour ce qui nous intéresse, des cyborgs ( I robot et Et l'homme créa la femme) ! Mais qu'est-ce qu'un cyborg au juste ? Sémantiquement, le mot "cyborg" est un dérivé de "cybernétique" (du grec "kuberman", qui veut dire "diriger"), qui est l'étude du processus de commande et de communication chez les êtres vivants et les machines. Commande et communication, le "faire" (ou "faire faire") et le dire... le robot, quoi ? Mais alors, pour justement en revenir au titre du film de Proyas (I robot), quelle est la différence entre un robot et un cyborg ? Simple : le robot (mot inventé par l'écrivain Karel Capek en 1920. NDRL) est une machine qui se doit de travailler comme l'homme, à la place de l'homme. Le cyborg est plus perfectionné, ou plutôt plus "physiquement humanisé" : c'est un mélange de robot et d'androïde (automate à visage humain), autrement dit un organisme d'apparence humaine mais entièrement (ou partiellement) robotisé. Les cyborgs du film I robot n'ont qu'une vague ressemblance avec les êtres humains mais il est difficile de les considérer comme de simple "robots" (quelle est la texture de leur peau ?).

Si depuis 1920 les robots ont su envahir les écrans (de robby à r2-d2 en passant par Gort et Number 5, respectivement en provenance de Planète interdite, Star wars 1, 2, 4, 5 et 6, Le jour où la Terre s'arréta et Short circuit) il n'en est pas de même pour nos amis les cyborgs... Sauf si l'on considère le robot de Metropolis (construit à l'image de Maria) comme un précurseur, bien que ses capacités cybernétiques soient assez limités et que son carénage soit bien évidemment en acier, ou tout du moins en fer. Alors, quand est-ce que le 1er cyborg de l'histoire du cinéma à pointer son nez ? Et bien il semblerait que ce soit en 1972 grâce à Mondwest de Michael Crichton, où un terrifiant Yul Brinner s'attaquait à de pov' humains ; il y a seulement 30 ans. Et puis c'est le vide absolu jusqu'en 1982. Absolu ? Non ; passons rapidement sur la suite du film de Crichton, Les rescapés du futur (Richard Heffron, 1976), Galaxina (William Sachs, 1980) et l'arrivée sur le petit écran d'un certain Steve Austin, pour atterrir en 1977. 1977 ? L'année où un tout petit film va bousculer tout le monde : La guerre des étoiles. Oh, je vous vois venir : C-3PO est un hommage au robot de Metropolis qui, rappelons-le, n'est pas à proprement parlé un cyborg. Sauf qu'il y a bien un être cybernétique dans Star Wars -les spectateurs le découvriront quelques années plus tard- et il s'agit de... Darth Vader ! Bien sûr Vader n'est pas un robot originel, mais il a subit la transformation inverse et est devenu un cyborg puisque ces organes vitaux ne sont que machines (pour en savoir plus...) ; voilà donc une autre catéghorie de cyborgs (auquel se rattache "L'homme qui valait 3 milliards") même si, dans ce cas, ce n'est pas le sujet du film.
Ou en étions nous ? Ah, oui, 1982, date de sortie du génial Blade runner de Ridley Scott où les cyborgs sont appelés "réplicants" et chassés par un certain Harrison Ford. Certainement le plus grand film sur le sujet à ce jour. Pourtant la mode n'est pas encore lancée... il faudra attendre encore 2 ans (le temps de voir un Androïde en 1983, réalisé par A. Lipstadt) et l'arrivée du plus beau, du plus fort et du plus célèbre gouverneur... euh, non, cyborg de l'histoire : Terminator. Et ce sera parti pour 2 décennies (plus calme dans les années 2000) de série A, B et surtout Z, au cinéma, dans les vidéothèques et à la télé, où les cyborgs seront mis à toutes les sauces, réalisé par, généralement, des réalisateurs méconnus, avec des budgets ridicules. Pour ce qui est du grand écran, citons pour exemples Atomic cyborg, Robocop (ces 3 suites, sa série télé et sa série animée), Cyborg (et ses 2 suites), Universal soldiers (et ses 2 suites), Le guerrier d'acier, les 2 séquelles de Terminator (le 2 et le 3, donc), L'homme bicentenaire, A.I. et bien d'autres. Les vidéothèques furent encore plus fournies en série B, à l'image de Roboforce, COPS -et ses suites, Class of 1999 -et sa suite, Shadowchaser -et ses suites, Cyborg cop -et sa suite, Nemesis -et ses 3 suites, American cyborg, T-force, Cybertracker -et sa suite...etc (liste exaustive de quelques 80 films -dont 17 séquelles- ayant, de près ou de loin, abordé le sujet), soit jusqu'à 9 nouveaux films par an sur le sujet et plus de suites que de projets originaux !!! Si, d'après les notes que je met aux films fantastiques, je fais la moyenne des oeuvres concernant les cyborgs, j'obtiens le chiffre peu valorisant de 7,5 / 20 (seulement 7 films sur les 24 que j'ai vu mérite, selon moi, la moyenne !) ; soit un genre ayant une forte propension au navet. Toujours est-il que le thème est inépuisable, déjà remis au goût du jour et il saura, j'en suis sûr, attisé la convoitise de quelques producteurs avides... sauf si l'insuccès aux USA de Et l'homme créa la femme (Frank Oz) faisait écho à celui de la sortie prochaine de I robot...


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