Pouvait-on réellement faire mieux que le chef-d'uvre
originel et instigateur de la série la plus célébre
et la plus réussie de l'histoire du cinéma ? Avec
un réalisateur quasiment inconnu aux commandes ? La réponse
est oui, oui et OUI !
Si l'on retrouve tous nos personnages favoris et leur univers
particulier, Lucas a eu la pertinence
et l'intelligence d'y ajouter une dimension plus adulte, plus
complexe, incluant défaites (Luke en mauvaise posture,
l'Empire semble devoir vaincre, Solo semble mort, C3PO presque
détruit...), apprentissages et découvertes de
la philosophie des Jedis, enjeux cornéliens (le pire
des hommes est celui que Luke se doit d'aimer) ou sexuellement
ambiguës (la scène du baiser aura bientôt
de sacrées répercutions...), complexe d'Oedipe
en formation (il va falloir tuer le père) et d'autres
symboles liés à la construction littéraire
de tout remarquable conte de fée.
Et nous de jubiler face à cette merveille du 7ème
art qui nous transportera comme aucun autre film, science-fictionnel
ou terre à terre, ne l'a jamais fait et ne le fera jamais.
Il n'y a rien à dire ni à redire face à
ce monument, objet de culte et véritable naissance d'une
saga qui ira bien plus loin que tous ce que l'on peut imaginer
: la création d'une nouvelle religion cinématographique,
avec ses rituels, ses secrets, ses alcôves, ses dieux
et ses adeptes (votre serviteur...), ses détails subtiles
et croustillants qui la rendent tangible et presque palpable.
L'empire contre-attaque est un un film empli
de symboliques puissants qui dépassent, et de loin, la
simple oeuvre hollywoodienne pour atteindre le statut de mythe
: celui d'un mythe créé à partir de mythologies
diverses.
Pour le reste, c'est-à-dire l'abondance quasiment pléthorique
de détails, référez-vous tout simplement
à l'analyse que j'ai écrite à propos de
la La guerre des étoiles,
on y retrouve absolument tout : l'universalité, le traitement
historique des guerres (les tranchées de Hoth), les enjeux
plitiques, les personnages à la psychologie complexe,
la tentation du mal plus présente que jamais, les hommages
et autres références dans une immense variété,
la technique qui dépasse son illustre modèle ;
ajoutez l'apprentissage de Luke et la première apparition
d'un élément clé de la saga : Yoda. Ainsi
que l'établissement de la Force comme une véritable
religion (sa philo, son dogme et un côté obscur
qui représenterait assurément le fanatisme) pour
épaissir, si besoin était, un film d'aventure
inter-spatial plus grand que nature, plus excitant que tout
ce à quoi l'on avait assisté jusqu'alors.
Personne n'a oublié les scènes et les images qui
en découlent : Les droïdes-sondes, le combat contre
les quadripodes, Dagobah et ses marais, la lutte entre Luke
/ Vador, la mirifique cité des nuages ainsi que ces dialogues
qui sont entrés dans l'histoire du cinéma, sans
parler de l'humour plus réussi que dans n'importe quel
autre épisode ; à travers le fabuleux personnage
de Solo et son opposition à Leia.
Pour moi, c'est le film de la saga qui reste et restera le plus
abouti, le plus complet et le plus parfait. Un chef-d'oeuvre.
NOTE : 19-20 / 20