Cyber-punk. Voici un monde en forme de ville tentaculaire où
les humains cohabitent avec des androïdes... et vice et
versa. Mais ces derniers représentent l’aboutissement
de la science, de la race humaine et l’homme n’accepte
jamais d’être surpassé ; et se pose des questions
-thème central du film- sur sa propre humanité.
Une vision incroyable de notre futur : les néons écrits
en japonais, une ville qui s’est trop développée,
une météo incessamment capricieuse ; société
bigarrée à la fois socialement, esthétiquement
et culturellement. Simple remarque : Blade runner
est l'un de ses rares films nous présentant un monde
"sans ciel" ; alors qu'il pleut sans cesse. Symbolisme
fort d'un univers humain où l'on ne réfléchit
plus aux conséquences ? Applaudissons le travail des
maquettistes, décorateurs (la maison du scientifique,
le bar, le téléphone et tant d'autres mélant
les époques et les genres) et autres gens d’effets
spéciaux et penchons-nous sur un scénario à
la hauteur de ce que voient nos yeux. En plus d’une aventure
haletante on nous gratifie de psychologie, de rêve, d’un
monde duale où se cotoie réalité et fantasmes,
de méchants humanoïdes plus humains que les humains,
une réflexion sur la robotique et la mort, la relation
ambigue qu'entretient l'homme et la machine et, enfin, d’une
dernière part ou chacun y verra et y trouvera ce qu’il
veut. D’ailleurs la nouvelle version est à saluer
: le spectateur s’identifie au personnage, réfléchit
par lui-même, le pessimisme va dans le sens du récit
et son imagination est assurément la meilleure des conclusions.
Un Ridley Scott emphatique et claustrophobe qui sait filmer
une œuvre de SF comme un polar en jouant sur les décors,
les ombres et les lumières ; des images entre le paradis
bleuté et l'enfer rougeâtre, un R. Hauer qui restera
dans les mémoires. Et des corps qui se mouvent en de
véritables balets mortels lors de scène de combats
parfaitement originales. Une merveille absolue.
NOTE : 19-20 / 20