No fate.
On repart avec les mêmes codes qui nous ont été
laissés par l'original, en 1984, soit 7 ans plus tôt.
John Connor est donc né et il est activement recherché
par un robot humanoïde en provenance du futur : mais pas
forcément celui que l'on croit. Sa mère n'a plus
rien d'une scream queen : internée en hôpital psychiatrique,
elle s'est transformée en véritable guerrière
prête à toute nouvelle éventualité.
Elle est également torturée et hantée de
cauchemars.
Cameron nous prend à rebrousse-poil : le vieux T-800
a été (re) programmé pour aider l'espèce
humaine et, par conséquent, sauver John ; sans pour autant
devenir une version robotique de Mary Poppins. Il aura pour
mission de sauver ce Messie de la folie meurtrière du
T-1000, une machine absolument redoutable et mimétique,
composée d'une espèce d'acier liquéfiable
à volonté.
Cameron sait capter l'attention immédiate du spectateur
: essentiel, condensé, fluide et pourtant très
fouillé, il emballe son film avec une lisibilité
et une efficacité sans communes mesures, les scènes
d'action sont remarquables, excitantes au possible et formidablement
inventives. Et l'auteur ne cède jamais quant à
édulcorer la violence de certaines séquences (Ah
! Ces séances de tirs dans les genoux, sadiques à
souhait).
Cameron joue sur tous les registres, ne se cantonnant jamais
à de l'action décérébrée
et facile : son final avait même fait pleurer nombre de
spectateurs, l'humour est ravageur, et la réflexion sur
la véritable nature de l'humanité reste pertinente
; tout comme celle tournant autour de ce besoin d'un père,
ou tout du moins d'une figure paternelle. Le film joue à
merveille avec les paradoxes temporels et l'action XXL est plus
que réjouissante et excitante.
Comme à l'accoutumée, un film de James c'est également
un nouveau joujou de technologie avant-gardiste au service intégral
de l'histoire, et d'un certain réalisme (le T-1000 passant
à travers les barreaux, arrété par son
arme : magique !). Mission accomplie : les effets du Terminator
nouvelle génération sont bluffant et vous scotchent,
repoussant les limites de l'imaginaire (même s'ils ont
pris un petit coup de vieux... notamment les impacts de balles)
et nous offrant un bad guy ultime. Le film s'en trouve traversé
de très nombreuses scènes mémorables, dont
ce final dans les forges de Vulcain, retour à la fonderie
créatrice de toutes machines, tout en intensité
et en émotion.
Brûlant.
NOTE : 15-16 / 20