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Star wars épisode 4 : Un nouvel espoir
Budget = 11 M$
BOX OFFICE France = - / - / - 3 810 000 (1ère exploitation) - 6 450 000
BOX OFFICE USA = 1,6 / 307,3 / 461,0
BOX OFFICE Monde = 775,4 M$
 

Lucas a rendu son film universel et c'est de là qu'il en tire toute sa puissance : comprendre la mythologie Star wars c'est étudier le formidable livre de J. Campbell ; sans cela, impossible d'en posséder toutes les clefs de lecture mythologique.
Car La guerre des étoiles réunit tous les suffrages : celui des historiens-politiciens, en préfigurant les guerres passées, présentes et à venir, en décorticant leur processus et en retirant leur aspect héroïque, c'est-à-dire l'action et le suspense. On oublie souvent certains dialogues mettant en lumière un background politique puissant et lourd de sens. Le suffrage des intellectuels, à peu près pour les mêmes raisons, en insistant sur l'aspect psychologique, depuis dépassement de soi-même jusqu'à la tentation du mal (développée dans le 2nd volet). Le suffrage des cinéphiles qui y trouveront tous les ingrédients d'un grand classique dans sa trame dramatique et dans cet hommage aux vieux films de guerre autant que de cape et d'épée : la musique orchestrale, la lutte inégale du Bien contre le Mal, l'assaut du "château" / du "fort", ses dédales, sa prison, sa (fausse) princesse, les nombreux actes héroïques… Mais également dans le déroulement à volets d'une histoire qui mélange les histoires, qui fait vibrer, rêver, rire, peur ; un mélange propre, donc, à tous les genres cinématographiques et à la vie elle-même, mais avec un petit plus : le conte est improbable, imaginaire, fantaisiste et, donc, divinement excitant et absolument envoûtant.
Toute la magie du 7ème art est là. Le film rallie également le suffrage des techniciens, à la vue d'effets spéciaux stupéfiants (la bataille finale n'a pas trouvé d'équivalent au niveau "excitomètre"), de maquillages qui ont simplement -et encore...- pris quelques rides mais nous rappele à quel point l'on aime imaginer l'apparence des extraterrestres avec des formes étranges, exotiques, kitschs, sans nulles autres contraintes que celles de l'imagination ; la Cantina représente le summum de cette effervescence. Et puis ces soldats tout de blanc vétus ne possèdent-il pas le plus profond charisme jamais vu sur grand écran ?? De plus c'est un fabuleux pied-de-nez au manichéisme infantile, celui dont on accuse parfois et encore le film : sont-ils le Mal incarné où seulement l'instrument d'un Mal bien plus... noir ?? N'a-t-on pas envie de voir ce qui se cache derrière ces masques impersonnels ? Qui, ayant découvert ce film avant la sortie des autres opus, n'a pas eu l'irrésistible envie de démasquer Darth Vador ? Même ces créatures mues par ordinateur, rajoutées a posteriori dans une version plus récente et respirant quelque peu les calculs infographiques, ne donnent-elles pas à la ville une allure inédite, complètement folle ? Les vaisseaux ne laissent-ils pas béats, surtout lorsque l'on sait combien ils me rappellent des souvenirs d'enfant ? Enfin, un salut bien bas à l'artiste John Dykstra qui a fait de ce film une œuvre d'action encore jamais égalée grâce à la fluidité de sa désormais célèbre Dykstraflex.
Lucas joue plus les peintres que les réalisateurs de cinéma, on a peut-être trop vite tendance à l'oublier derrière cette inventivité scénaristique et toutes ces trouvailles (une trop forte présence n'aurait-elle pas nuit à l'ensemble ?), mais il sait porter son film agréablement, à bout de bras, le fait vivre, bouger, le composer de A à Z. Même les acteurs, qui n'étaient rien, à part Cushing, nous font idéalement croire en leur personnage. Ford écrase même un peu ses complices ; son rôle l'exige dans ce 1er opus.
Bref, SW4 est chef-d'œuvre dont on n'est pas près d'oublier les labyrinthiques et dangereux couloirs de l'Etoile Noire (tellement évocateur du mystère, de tous les mystères depuis celui du Minotaure…), les monstres multiples et tout aussi référentiels, les combats allucinants délivrés de toute apesanteur, les planètes fabuleuses dont on brûle de découvrir la faune et la flore, les luttes fascinantes pour une liberté universelle. Et n'oublions pas des dialogues cisellés qui font littéralement vivre ces personnages et apportent un humour des plus fins et réussis. Un film mythique et complexe (les liens de parentés qui viennent embrouiller les personnages sont dignes des plus grands auteurs dramatiques) qui nous plonge dans l'univers et l'excitation de l'enfance, dans un tableau possédant cependant une puissante et brillante double lecture ; nous donnant envie de crever l'écran pour combattre aux cotés de Skywalker, de vivre dans cette partie de l'univers, loin, très loin d'ici.

NOTE : 19-20 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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