Un fabuleux drame historico-futuriste pour un épisode
de présentation, d'introduction à la saga ! Même
si la première demi-heure manque de relief (tout semble
trop facile) ce film est un drame inspiré par un Annakin
qui abandonne sa mère, est en proie aux premiers troubles
et dont la vie résonne lorsqu'on sait qui il deviendra
(un film à réserver aux amateurs ? Oui !). L'histoire
c'est le décor : son économie (l'imposition gouvernementale
visant à détruire le monopole de la fédération
du commerce), ses puissants (les Sith), ses pauvres (les Naboo),
ses guerres (celle de Naboo), ses intrigues (le faible Valorium
et l'inexpérience d'Amidala donneront le pouvoir à
un traitre), ses états (son sénat et ses jedis-casques
bleus), sa politique (on nous montre que lorsque l'économie
se met à gouverner le politique cela entraine la tyrannie)
qui crédibilisent tout cet univers entièrement
reconstitué et inventé, le rend palpable, animé,
universel, et vibrant. Le futur ce sont ses effets spéciaux
(au nombre de 1900 !) qui, parions-le, feront encore rêver
dans 22 ans, jamais étouffants car toujours utilisés
dans un but précis, toujours au service de cet "
espace " dépaysant et de ce drame et qui n'en sont
pas moins d'une puissance tant évocatrice que technologique
inimitable. Lucas se pose comme l'un des plus grands conteurs
de son époque et comme un réalisateur plus affilié
à être peintre que virtuose de la caméra
(ses plans sont des toiles modernistes qui fourmillent de détails,
en proie à une fulgurante imagination). Autres mentions,
à Mlle Portman pour son rôle tout en nuance, ces
mêmes nuances que l'on retrouve dans ces toilettes. Puis
au fabuleux Darth Maul au maquillage très, très
réussi (inspiré par les divers représentations
du Mal) et dont le rôle a été surestimé
par la critique, certainement à cause de cela (la menace
est " fantôme "
). Puis au montage alterné,
à la photographie qui restitue le " piqué
" de la série originelle et à la structure
impreintée au N° 4 (début sur un vaisseau,
le rôle des personnages : un pauvre délogé
par la Force qui devient un héros, la reine / princesse
; les combats, la destruction finale, une scène de mutilation
: Darth Maul est coupé en deux). Une seule fausse note
: l'ennuyant Jar-Jar qui dénote dans un ensemble bien
dosé. L'avenir de la saga nous promet, derrière
cette fause happy end très serial, des moments intenses
que l'on aura tout loisir d'imaginer, des moments certainement
plus sombres (l'ennemi n'est pas vaincu, on sait qui mourra
mais pas comment, Anakin va enfanter et devenir l'incarnation
du mal car Anakin va faillir à sa mission, l'empire va
reigner, le conseil Jedi, la reine Amidala et Jar Jar disparaître
etc).
A suivre avec impatience !
NOTE : 15-16 / 20