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Solo : A star wars story
Budget = 250 M$
BOX OFFICE France = 2 372 / 89 344 - 531 000 - 1 404 000 entrées
BOX OFFICE USA = 84,4 / 213,8 M$
BOX OFFICE Monde = 393,0 M$
 

Mais que sont-ils en train de faire de Star wars... et surtout de son mythe ? Le réduire tout simplement à des costumes, des décors et des effets en tout genre ?
Et c'est pourquoi nous rentrons sans encombre dans cet univers, pour le moins familier, univers tout autant visuel que référentiel, codifié à l'extrême : on y retrouve les design typiques parfaitement intégrés aux nouveaux décors, toutes sortes de droïdes toujours aussi affriolants (avec un droïde "cgtiste" du plus bel effet), des créatures de l'espace qui ne sont pas forcément des limaces, des planètes fortement ensablées et d'autres que l'on rêvait de visiter depuis des décennies, des races d'aliens connues et reconnues et quelques nouvelles, un Empire déjà très puissant et toutes sortes de clins d'oeil pour les fans (Warwick Davis, le mauvais pressentiment, Bossk, la scène de shot, la fameuse blague du vieil ami en colère entre Solo & Lando... et un visage connu à la fin...). Mais une fois planté ce merveilleux et très évocateur décor, que nous reste-t-il donc, en arrière-plan ?
Car ce qui me gêne de prime abord c'est de n'avoir jamais ressenti l'excitation pourtant légitime de découvrir de visu la rencontre entre Solo et Chewbacca, celle d'avec Lando Calrissian, l'origine de son nom légendaire, la célèbre acquisition du Faucon Millenium dont on nous rabat les oreilles depuis 40 ans. Rien. Pas plus que d'émotion, comme celle perçue lorsque revivaient mes héros vieillissants devant mes yeux d'enfants quarantenaire dans un épisode 7 selon moi mémorable (le dernier SW respectant les bases ?). Pourquoi ? Déjà parce que l'on a la désagréable impression que Solo s'est construit en quelques jours, en une seule aventure ; exit son porte-bonheur dont on saura rien... mais dont on aurait justement aimé savoir tout ! Oui : on aurait tant aimé en apprendre d'avantage sur cet anti-héros au grand coeur ; autre que ce que l'on connaissait déjà.
Mais à vrai dire ce n'est pas le coeur du problème. Le problème du film est que la reprise de la licence se fait en dépis du bon sens, et encore une fois au détriment de son âme. Certe, il est louable qu'elle puisse évoluer, explorer d'autres horizons ou personnages ; mais elle ne peut pas perdre son âme, cette inspiration littéraire autour de tous les mythes de la création humaine. Et cette fois encore, après le décevant mais cependant correct Rogue One, après un épisode 8 qui reste le moins bon film de l'octalogie, et malgré la présence rassurante de L. Kasdan au générique, ce film est déconnecté de l'essence de l'oeuvre de G. Lucas. Déconnecté à la fois de sa mythologie diégétique et de LA mythologie, celle qui est au centre des 7 premiers tomes. On perd au change cette double lecture, cette profondeur littérale, et les films deviennent alors de trop simples oeuvres d'aventure à sens unique, à l'écriture linéaire, ennuyeuse, commune. Ce n'est pas tant que le héros est désincarné ou fade, comme il a été décrit ça et là, mais c'est plutôt un héros orphelin puisque ne s'inscrivant plus dans une logique de mythe (ici, celui du "cavalier solitaire" ?). Il ne s'agit en rien ici d'un western hawksien de l'espace pas plus que d'un solide film de guerre. Et la meilleure preuve de ce que j'avance est la description de la trame elle-même : celle d'une oeuvre basique, mélange de film de guerre et de film d'aventure, avec un énorme ventre mou scénaristique en son milieu, englué de dialogues, paresseuse (depuis la rencontre de Vos jusqu'au vol du minerai) ; une histoire sans enjeux et que seuls les twists et autres nombreux morts semblent véritablement faire tenir debout. D'ailleurs, au fond, cette histoire ne semble devoir être racontée que pour éclaircir un point : celui du célébrissime raid de Kessel ! De là à conclure que le film n'est en quelque sorte pas forcément utile...
Le film n'est pourtant pas mauvais, il est assez agréable à regarder, mais il manque simplement d'ambition, de teneur, de profondeur, de... Star wars ! Même derrière une scène en références aux tranchées, malgré les nombreux clins d'oeil au western, de l'attaque du train au vol de l'or. De plus la réalisation de R. Howard (?) n'est pas toujours à la hauteur : entre une superbe séquence d'attaque de train revue et corrigée et des scènes plus posées, filmées à l'emporte-pièce : il y a tout un univers. A. Ehrenreich se débrouille pas mal en jeune Solo, même s'il lui manque quelques sourires en coin.
Difficile de ne pas évoquer l'apparition de fin... si ce n'est pour dire que c'est une scène typique de "fin à suite"...
Et puis merde, cette fois c'est sûr : Han shot first !

NOTE : 12 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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