The Dark Knight
Tout simplement le film que j’attendais le plus cette
année 2008 pour diverses raisons la premières
étant les trailers sensationnels diffusés depuis
Décembre 2007, la prestation du regretté Heath
Ledger qui semblait monumentale, le fait que Christopher Nolan
est un des meilleurs cinéastes actuels et n’a jamais
connu le faux-pas jusqu’à présent , et plein
de d’autres raisons qui ne cessaient d’augmenter
ma confiance vis-à-vis de cette suite du déjà
très bon Batman Begins du même
Christopher Nolan, enfin pour faire simple j’attendais
de ce film qu’il devienne ni plus ni moins le meilleur
film de superhéros.
Ainsi avec une telle attente la déception pouvait peut-être
plus facilement être de mise mais la question n’est
pas là puisse que The Dark Knight dépasse
mes attentes et s’impose comme un chef d’œuvre
absolu , bien plus qu’un simple film de superhéros,
les facteurs sont multiples car cette monstrueuses réussite
est aussi bien due au scénario qu’à la mise
en scène, à la bande originale, au jeu des acteurs,
aux dialogues, décors, l’enchainement des scènes…
tout semble avoir été minutieusement et rigoureusement
élaboré pour atteindre la perfection, c’est
pour cela que je vais m’efforcer de détailler du
mieux que possible.
Des 2h30 de film, Christopher Nolan ne laisse pas le moindre
répit au spectateur, lui propose un film d’une
profondeur rare, d’une noirceur absolument implacable,
sombre chaotique et sans issue, on ne sort pas indemne de The
Dark Knight, de son entrée en matière
spectaculaire et époustouflante à sa fin géniale
et radicale qui promet un nouveau tournant pour un futur troisième
épisode, en effet car déjà il faut le préciser
Batman Begins a beau être brillant The
Dark Knight ne lui ressemble presque pas aussi bien
sur la forme que sur le fond ,au niveau des enjeux et de l’intrigue,
ou encore de l’atmosphère et de la mise en scène.
Nolan ne l’a jamais caché son ambition d’un
point de vue réalisation était de retrouver la
rigueur et l’atmosphère urbaine et réaliste
du chef d’œuvre de Michael Mann, Heat,
cela il le réussit parfaitement et s’adapte au
propos développé , ainsi la scène d’ouverture
sonne en résonnance avec la fameuse scène de braquage
de Heat d’une certaine manière
et la présence de William Fichtner n’est pas anodine.
Sa mise en scène est tout simplement virtuose et grandiose,
Nolan aligne avec une puissance ahurissante des scènes
intimistes à des scènes d’actions intelligentes,
épiques et diaboliquement spectaculaires, il plonge comme
rarement on l’a vu tout le monde dans un chaos quasi irréversible,
mais il faut aussi saluer le montage du film d’une intelligence
exceptionnelle, et donne l’élan et le rythme nécessaire
à chacune des scènes du film.
Rien n’est laissé au hasard le scénario
concocté par Christopher Nolan et son frère Jonathan
(exit David S.Goyer ) est d’une densité impressionnante,
chaque dialogue trouve une résonnance et une nécessité
dans le film , chaque détail n’est pas laissé
par hasard, les répliques marquantes qui hante la mémoire
du spectateur sont nombreuses et les thématiques proposées
par le scénario sont vastes et riches allant de la justice,
l’héroïsme mais aussi des notions plus que
jamais d’actualité telles que la menace qui plane
, la paranoïa collective …
Mais surtout une réflexion profonde sur les notions de
bien et de mal des notions complexes que Nolan diluent et rend
ambigües à la manière de Michael Mann dans
Heat faisait fondre la frontière entre le bien et le
mal avec les personnages campés par Robert DeNiro et
Al Pacino. Sauf qu’ici Nolan gère ça entre
3 personnages fouillés comme rarement : Bruce Wayne /
Batman, Harvey Dent / Double-face et le Joker, en gros Le Chevalier
Noir, Le Chevalier Blanc et le mal absolu, sauf que pour le
Joker ,Batman est un élément nécessaire,
il a besoin de lui pour exister et conforter sa puissance et
que pour Harvey Dent et Bruce Wayne la limite entre les pulsion
et la raison est parfois infime ainsi la problématique
est la suivante : Peut on se faire justice soi-même sans
se soucier des conséquences que cela aura sur notre image
? La réponse est pessimiste, il y a des choix à
faire dont les personnages ne sortiront pas indemnes.
Ainsi à personnages profonds il faut des acteurs qui
répondent présents et le casting s’appuie
sur le noyau solide qui a excellé dans Batman
Begins et des nouveaux venus qui se font remarquer
et pour certains c’est peu dire : Christian Bale solide
et charismatique compose un personnage plus sombre et torturé
que jamais, bale saisit les nuances de son personnage et l’incarne
avec plus d’aisance que dans le précédent
film. Aaron Eckart gagne ici des galons en composant brillamment
Harvey Dent et en captant les motivations qui anime le personnage
jusqu’au désastre qui le voit basculer du coté
obscur en Double-Face (au maquillage époustouflant de
réalisme) facette qu’il incarne aussi avec réussite.
Mais on l’a dit, on le supposait le vrai cataclysme du
film, c’est Heath Ledger en Joker qui livre une des plus
grandes incarnations du mal au ciném , le jeune et regretté
acteur est mémorable chacune de ses apparitions glace
le sang, il parcours le film avec une folie, une frénésie
, une présence inoubliable, ses mimiques, ses expressions,
ses répliques sont d’une justesse et d’une
puissance incroyable.
Ensuite Maggie Gyllenhall qui remplace Katie Holmes pourtant
pas honteuse dans Batman Begins parvient à
donner raison à ce changement en imposant plus sa présence
et affirmant davantage de personnalité au personnage
de Rachel Dawes.
Enfin les seconds rôles que sont Gary Oldman qui voit
son rôle s’accroitre et apporte vraiment une humanité
à l’ensemble, Michael Caine et Morgan Freeman complètent
la marche avec efficacité dans leur rôles respectifs.
La Bande Originale fruit de deux compositeurs Hans Zimmer et
James Newton Howard est ce qu’on a entendu de plus juste
et impressionnant depuis un moment chacune des compositions
colle parfaitement à l’atmosphère noire,
sombre du film et les thèmes dédiés aux
personnages sont mythiques et résonnent dans les tête
longtemps après le film.
The Dark Knight est l’adaptation ultime
de Batman, mais aussi le meilleur film et c’est peu dire
du très très grand Christopher Nolan, une plongée
spectaculaire, chaotique et sans retour dans la noirceur humaine,
pessimiste jusqu’au bout, un film aussi spectaculaire
et épique, riche en émotions et thématiques
puissantes illuminés par des acteurs et une BO sensationnelle.
C’est ce qu’on appelle un chef d’œuvre
absolu, un film parfait, exempte de tout défaut et rempli
de qualités à n’en plus compter ce qui rend
le nombre de visionnage forcément conséquent pour
capter toute la puissance du film.
NOTE : 20/20
UNKUT