Le trailer laissait apercevoir une espèce de Black
panther sous-marin, mais sans les aspects géopolitiques
bien ancrés dans notre civilisation, ceux-là mêmes
qui distinguaient cette panthère noire de ses coreligionnaires.
Qu'en est-il vraiment ?
Nous avons donc un royaume mythologique, un héros qui
a un pied tout à la fois dans ce royaume humide et sur
terre, héros qui est affublé d'un frère
aux tendances malicieuses et aux ambitions démesurées
; et tout deux sont bien évidemment à la lutte
pour le trône. Quelques part à mi-chemin entre
Thor & Black Panther, cet Aquaman ne fait pas franchement
dans la dentelle. La grosse faiblesse d'Aquaman
est d'appliquer à la lettre une recette archi-connue,
à base de lutte fratricide et de combat pour la domination
du / des mondes ; sauf qu'ici, le scénario, ce n'est
pas tout à fait du Shakespeare. D'autres sont passés
avant lui sur ce terrain miné (tout du moins au cinéma)
et on raconté cette même histoire d'une bien meilleure
façon. C'est autant la banalité du pur produit
de consommation que la véritable frustration qui me fait
rager. Aquaman aurait pu, aurait du être
un immense film d'aventure : il y avait divers mondes séduisants
et royaumes originaux à explorer plus en avant ; il y
avait une multitude de créatures fascinantes à
nous faire rencontrer : il y avait moyen de transformer ce Thor
du fond des mers en un puissant et très ambitieux Seigneur
des anneaux marin... Ni plus, ni moins. Avec au coeur du scénario,
non pas le thème prétexte de l'écologie,
mais le THEME de l'écologie. Le film aurait dû
porter cet étendard bien plus haut.
Et il y a de très belles scènes qui ouvrent des
portes donnant sur un tout autre film... Parmi ces séquences,
il y a les combats. Des combats où James Wan m'a complètement
bluffé, les mettant en scène au gré de
plans longs et aériens qui en font des moments littérallement
à couper le souffle. De plus, le réalisateur tient
le flambeau tout au long du film, à chaque moment, haut
et fort, et jusqu'au bout. Bluffant
En découle une oeuvre purement visuelle, aussi fade dans
le fond qu'elle est -marque de fabrique absolue de DC / Warner
Bros- flashie et encore un peu trop tape-à-l'oeil à
mon goût : je prend pour témoins cette arme qui
change l'eau en jet de plasma (sic !) et ces décors sous-marins
atrocement fluorescents ; à mettre en parallèle
avec ceux sobres, voir très fins et évocateurs,
découverts dans Black
panther, ou ceux tellement plus nobles que l'on
trouve dans les films Thor.
Et derrière tout cela -j'insiste- aucun enjeux véritable
qui ne viennent vous soulever le coeur et y apporter un brin
d'émotion. Et certainement pas ce dernier plan chiqué
puisque trop attendu ; cela aurait peut-être permis de
contrecarrer l'humour qui tombe à plat presque à
chaque fois (ça manque de 2nd degré, celui de
la scène des bikers).
Mais je ne terminerai pas cette critique sans causer de cet
animal de J. Mamoa, héros badass par définition,
enterrant en 2h30 de temps toute la concurrence. Le rôle
lui va comme une nageoire. Contrairement à ces autres
personnages de série, dont l'indigent Black Manta, simple
chair à canon complètement sous-exploité.
NOTE : 10-11 / 20