Un film qui aurait mérité de durer 3 heures ?
Pas forcément : car les FX surchargés et omniprésents
lors des scènes extra-terrestres deviennent vite étouffants
et contrastent trop avec le monde "terre à terre".
Ces FX, bien que réussis dans l'ensemble, sont proprement
hideux, froid comme peut l'être l'infographie et trop
énormes dans un monde contemporain, le nôtre, où
les super-héros se veulent avant tout réalistes,
proche de nous, à l'image des derniers 'Batman"
; ici les couleurs, les lumières sont écoeurantes
et une simple galerie d'E.T. façon "cantina"
ne suffira à emporter notre adhésion. Alors ce
film est sans doute fidèle à son modèle
(mais je ne suis pas un fan de la première heure), les
scènes d'action réalistes y sont réussies
(celle des avions) autant celles bouffées par les FX
sont repoussantes. Et puis le scénario est extrêmement
abrupte, on met très longtemps avant de pouvoir s'identifier
aux personnages, on aura du mal à pouvoir adhérer
à l'univers présenté dans son intégralité.
Les personnages secondaires, par ailleurs passionnant comme
on le verra, auraient mérité un plus ample développement
alors qu'ils sont seulement effleurés par un scénario
qui cherche à tout présenter dans sa globalité
plutôt que de se concentrer sur un élément
du scénario. Le précepte du film est excellent,
le thème de la peur parfaitement présenté,
maitrisé, et le héros, à l'issu du film,
trouve un retentissement à nos yeux : s'éloigner
du modèle paternel et avouer ses défauts, ses
faiblesses afin de pouvoir évoluer. Pour le reste, le
scénario peine à se centrer sur l'humanité
des personnages, il est vite farfelu, énaurme, voir extrêmement
elliptique en son début ; la dramaturgie reste très
faible pour une oeuvre de cet acabit, et suit un schéma
on ne peut trop classique : découverte des pouvoirs,
entrainement (expéditif), refus des responsabilités,
bataille et happy end. Finalement les personnages secondaires
sont assez fascinants (hors mis la belle de service, son père
et le politicien un peu bâteau), notamment par le fait
que les méchants sont aussi nombreux que jouant tous
sur un registre totalement différent : Hector en tant
qu'amoureux éperdu et jaloux, à la transformation
involontaire, autant physique que psychique, Sinistro comme
éternel sceptique et inconsolable ami, enfin Parallax
en bad guy qui jouit d'une véritable malédiction
(il ne souhaitait pas être méchant). Mais eux aussi
auraient mérité un plus ample développement,
au-delà de leur deux ou trois scènes réglementaires,
à l'image de celles du bad guy. Pourtant ce qui nous
éloigne réellement de l'univers de ce film -et
ce qui a sans doute dissuadé le public du monde entier-
c'est évidemment le syndrôme "superman",
celui d'un super-héros trop puissant (sa seule volonté
lui permet tout, absolument tout), sans limite de pouvoir ni
réelle faiblesse, presque infantile, souvent aberrant
(le circuit pour détourner l'hélico...) et surréaliste.
Il y a toujours un véritable déséquilibre
entre les scènes terriennes et les scènes extra-terriennes,
un problème de balance et de poids, visuellement et scénaristiquement.
NOTE : 10-11 / 20