EDITORIAL de NOVEMBRE 2009
Parlons un peu de Destination
finale 4 3D.... Comment ? Destination finale 4 ?!??? Mais il est
fou le webmaster !
Mais non : c'est moins du "4" que je veux
parler que du "3D"... quoique. Revenons un peu en arrière,
plusieurs décennies, et faisons un peu d'histoire du 7ème
art ; à la fin du 19ème siècle, vous le savez peut-être,
un français invente les effets spéciaux, il s'agit de
Georges Méliès. En 1896
il réalise la première scène "d'épouvante"
du cinéma : une dame se transforme en squelette ! D'après
les dires, les réactions sont très vives dans la salle
!!! Depuis, le cinéma "horrifique" a quelque peu évolué
: dans les années 30 apparaît le fameux Frankenstein, puis
les Dracula, Momies autres savants fous qui font alors hurler les foules,
puis viennent également toute une pléiade de monstres
en tout genre et plutôt du genre caoutchouteux, venus d'ici où
d'ailleurs ; effet assuré ! Un nouveau palier horrifique est
franchi au début des années 60 avec l'arrivée du
cinéma gore (voir H. G.Lewis)
qui fera de nombreux petits, surtout dans les 70's et à l'orée
des 80's ; le genre s'est un peu tari mais ne demande qu'à ressurgir...
C'est à peu près à cette même époque
que le cinéma d'horreur tend à devenir plus réaliste
avec, comme chef de file, La
nuit des morts-vivants, puis les géniaux L'exorciste
et Massacre à la tronçonneuse,
et à leur suite toute une ribambelle de tueurs en série
(slasher), d'aliens peu ragoutants et de monstres toujours plus crédibles.
Récemment, une nouvelle vague est venu secouée ce petit
monde un rien assoupi : le film sadique, dont l'emblématique
Saw nous glace encore les sangs.
Voici donc l'histoire, très résumée, du cinéma
d'horreur...
Et j'en viens donc à mon fameux Destination
finale 4 3D ; pourquoi ? Parce que ce film est assez symbolique
d'une tendance en cours. Ce 4ème opus est tout simplement étonnant
(pas artistiquement parlant, il va sans dire...) : il prend à
contre-pied ces longues sagas qui s'épuisent au bout de quelques
films et finissent par mourir, faute de spectateurs ; mais pas cette
fois : ce 4ème épisode n'est ni plus ni moins le plus
vu de la saga, que ce soit aux USA, en France ou quasiment partout ailleurs
dans le monde, et de très loin ! Une raison ? Plusieurs : si,
à la quasi unanimité, ce film est un navet sans nom, il
est la suite indirecte d'une oeuvre de grande qualité (DF1)
qui a su rassembler des légions de fans à travers le monde.
Son concept est (était...) réellement innovant et il parlait
d'une chose universelle et profonde, ne serait-ce qu'en regard des différentes
religions : la mort et surtout l'emprise du destin sur notre existence.
On pourrait même ajouter que ce film d'horreur, par son procédé
annonciateur de la victime à venir, relâche le mécanisme
un peu repoussant de la peur issu de la surprise, du frisson soudain,
attrait principal des films d'épouvante qui ne rallie pas les
non fans et, par ce fait, devient rassembleur : on sait que la victime
va mourir mais pas vraiment de quelle façon ; le registre est
plus celui du dégoût que de la peur.
Mais l'intéret principal de cette 4ème mouture, et j'en
reviens à mon histoire du cinéma horrifique, est bel et
bien la 3D. Ce fut ma première expérience de 3D horrifique
en salle de cinéma, et si le film vaut ce qu'il vaut, force est
de constater que le procédé est étonnant et très
attrayant... rien à voir avec les 4 scènes disséminées
dans ces vieux films d'horreur 3D dans les 80's, tel Vendredi
13 3D, Les dents de la mer
3D ou Amityville 3D,
puisque cette fois nous voilà réellement immergés
dans le film, je me suis même surpris à sursauter lorsque
le tourne-vis m'a sauté au visage !!! Si ce "retour en arrière"
est un vrai tournant pour le genre (amorcé en 2007 avec Beowulf
et plus dans le genre qui nous concerne avec Meurtres à la St
Valentin 3D), n'oublions pas que la manne financière pour les
compagnie est hallucinante : la 3D relance l'intéret des fans
pour des sagas qui sentent des pieds (Saw 7 sera en
3D...), des cartoons devenus trop nombreux et elle rameute les spectateurs-téléchargeurs
dans les salles puisqu'aucune technologie de salon ne peut encore rivaliser
avec ce nouveau spectacle spectaculaire !
Tout le monde y trouve son compte... sauf notre compte en banque, justement,
puisque les séances sont majorées et que si demain les
3/4 de la production se fait sur ce support (imaginez le prochain Rohmer
en 3D !!!!), cela reviendra à augmenter les tarifs d'accès
en salles et à faire de cet art populaire relativement peu cher
comparé au théâtre ou à l'opéra, un
art plus élitiste...
Après la révolution numérique,
la révolution 3D (prochaine étape : Avatar !!!) ; Le cinéma
(d'horreur) ? A suivre...