Les premières images sont un choc indescriptible : une
vision d'horreur accompagnée d'une musique stridente
comme une lame de tronçonneuse glissant sur des os, maladive
et parfaitement adéquate, inoubliable.
Puis nous seront malmenés par des images au grain grossier,
découlant d'une ambiance caniculaire, étouffante,
brûlante comme le soleil du Texas, abominablement poisseuse,
celle d'un monde peuplé d'autochtones dégénérés
qui feront école dans leur genre. Comme pour en souligner
encore plus le malaise ambiant, la réalisation se fait
immersive et incisive à souhait, collant à ses
personnages, la caméra venant se placer dans des endroits
insolites et hideux. Tout est étudié pour créé
un trouble persistant, indicible mais nous laissant dans un
état fébrile constant, préférant
suggérer plutôt que trop montrer, laissant l'imagination
du spectateur faire le reste. Loin de sa réputation,
bien plus bruyant, assourdissant, hystérique que sanguinolent.
Slasher d'un modernisme incroyable, cassant les codes préexistants,
surpassant tout ce qui allait être fait, faute de savoir
le singer : pas de suspens inutile, une froideur intense, un
déchaînement de folie se suffisant à lui-même.
Certains plans font toujours autant froid dans le dos, tout
comme cette indécente mise en scène de la mort
-dans tous les sens du terme- rappelant à l'espèce
humaine qu'elle n'est qu'un vulgaire maillon dans la chaîne
alimentaire, un simple morceau de viande. Effarant. Un cauchemar,
un vrai, purement carnassier, inspirant autant le dégoût
que le génie. Inoubliable.
NOTE : 17-18 / 20