Deux hommes se réveillent, attachés dans une pièce lugubre ; un cadavre trône au milieu d'eux. Pourquoi sont-ils là ? Comment s'en sortir ?
Le concept semble de prime abord aussi simple qu'un escape game plus vrai que nature, avec ses énigmes dictées qui font à la fois avancer le jeu et la compréhension de la situation, les séquences horrifiques, pas seulement gore, venant pimenter le récit de manière extraordinairement perverses.
Saw est une oeuvre douloureuse, au pitch original (la façon unique de "tuer" les gens) et aux pièges élaborés, jonglant joyeusement avec une pure ambiguïté morale : les victimes ne sont pas des saints et le bourreau les aide de façon involontaire, jouant avec cette notion de "morale". Le scénario aurait peut-être gagné à être plus claustro, mais son orientation permet d'épaissir les personnages, de clarifier l'enquête et surtout de rebondir régulièrement afin de rendre le scénario beaucoup plus complexe, notamment en jouant sur la temporalité, les liens cachés entre les personnages et une énigme à puzzle (Jigsaw) vraiment étourdissante et raffinée.
Saw renouvèle hideusement le genre horrifique ainsi que le film de serial killer. Brillant et complexe, qui plus est révélant un artiste hors pair : James Wan.
NOTE : 17-18 / 20