L'ombre de B. Singer planera tout le long de ce film, de la
première scène, évidente, jusqu'à
la fin : l'opprobe du 3ème opus
est donc bel et bien effacé, le petit raté que
fut Wolverine, oublié.
Parce que la réalisation est vraiment à la hauteur
de l'ampleur de ce film, tout à la fois efficace lorsque
l'action pointe le bout de son nez, et très fine lors
des scènes plus intimistes, émotives. Voir naître
les deux confréries de mutants est un réel plaisir
dans la mesure où le scénario nous épargne
la didactique du genre : ici les intrigues sont nombreuses,
les strates scénaristiques bien enchevétrées
et le scénario très habile pour nous captiver
tout en carressant le fan avide de voir vivre ses souvenirs
sur grand écran ; l'idée de maquiller l'histoire
officielle de l'humanité est parfaite, centrer le débat
sur l'amitié et les différences qui font toute
la force du duo Professeur X / Magneto rend le film plus subtil.
Pourtant tout n'est pas si rose, les puristes risquent de crier
ça et là (Xavier étant chauve depuis le
lycée, les premiers X-men ne sont pas ceux présentés,
la paralysie de Xavier n'intervient pas de cette façon,
les liens entre Xavier et Mystique ne sont en rien ceux-ci,
l'histoire de Shaw est complètement travestie...) mais
nombre de ces bouleversements permettent à l'histoire
de trouver sans doute une certaine originalité, voir
une nouvelle force (les liens qui unissent Xavier à Mystique,
par exemple, l'origine de la paralysie et ses conséquences).
Les personnages secondaires, nombreux comme je le disais, sont
un peu écrasés par l'intrigue tournant autour
des deux maitres mutants et de S. Shaw ; l'interprète
de Xavier, J. McAvoy n'a pas tout à fait le charisme
de P. Stewart (les cheveux ? Sans doute : son interprétation
est réussie). Disons que c'est un nouveau départ,
en parallèle au monde des comics, un film haletant, loin
d'être simpliste, impressionnant sans être visuellement
écrasant, en tous les cas absolument convaincant.
NOTE : 13-14 / 20