"C'est toujours le 3ème épisode le plus
mauvais"... même chez les X-men. La saga s'essouffle,
même si elle a encore de beaux restes, mais cette fois
elle est trahie par un fond fragile et un peu facile ; à
l'image du sort du manoir dans l'histoire. Car il y a bien deux
aspects distincts et facilement dissociables : le fond et la
forme. Classique. La 1ère scène donne le ton sur
les deux tableaux et laisse envisager le meilleur : ça
restera puissant visuellement, un peu trop à mon goût
peut-être (on retombe dans les affres de X-men
3), orchestré par le maître absolu
en la matière (J. Dykstra). Beau, bon et un peu indigeste
sur la fin : comme si le film avait les yeux plus gros que le
ventre. Mais c'est surtout dans le fond que l'oeuvre ne m'a
pas toujours convaincu, essentiellement la dernière partie.
Pourquoi ? Pour différentes raisons : parce qu'ils ont
voulu s'engouffrer dans la brêche religieuse mais se sont
complètement emmêlés les pinceaux : Apocalypse
représente plus le Diable que Yahweh (sic !), ses origines
égyptiennes en fond un drôle de medley et on notera
quelques influences islamiques très mal intégrées
(la substitution par des idoles). Ce n'est pas un film intellectuel
ni une oeuvre de vulgarisation théologique me direz-vous
? Oui, mais ajoutez un peu de profondeur à un blockbuster
le légitimise à mes yeux. Ensuite parce que ce
méchant est difficile à cerner : ses pouvoirs
sont aussi immenses que flous, mal employés, car on le
sent tout puissant mais un peu long à dégainer.
D'ailleurs quand on y pense son sens des priorités est
assez étrange : il est entré dans le Cerebro,
connaît ses jeunes et inexpérimentés ennemis
et les sous-estime tellement qu'il se lance dans ses desseins
funestes avant de les éliminer d'un revers de la main.
Et puis au fond la trame est vieille comme le cinéma
: le bad guy veut dominer le monde. Point barre. Les liens avec
la 1ère saga et les spinoff sont parfois un peu tenus,
ceux concernant la création de Wolverine mais également
les origines de Magneto. Il manque une thématique plus
forte, plus claire, plus profonde, de belles scènes comme
celle d'Erik. Ca reste un film agréable à suivre,
à la réalisation propre bien que sans génie
(et pourtant...), linéaire mais sachant entraîner
un plaisir sans doute un peu coupable. Et le placement du "The
four horsemen" de Metallica est excellent.
NOTE : 12 / 20