Singer Mr Hopper... Des jeunes véhiculés se font
le Texas et tentent d'oublier (encore...) les suites, prequels
et autres produits bassement dérivés. Il suffit
de (re) placer le titre originel afin de montrer son éventuelle
révérence, on donne une fausse patine à
la photographie, on mise tout sur le gore inventif. Du gore
???
Sauf que, afin rendre une œuvre aussi poisseuse que le
film de 1973, il faut bien plus que des artifices. Il aurait
fallu une mise en scène pointilleuse et acérée,
étouffante, sugestive, des idées qui touchent
moins à la chair qu'à l'esprit, à notre
inconscient ; développer l'idée d'un Mal cauchemardesque,
ultime, ne découlant de rien d'autre que de l'humanité
elle-même.
Ce nouvel opus n'est pas exempt de qualités intrinsèques,
visuellement notamment -pour qui ne connaît pas la saga-,
mais il s'inscrit dans une mythologie qui le dépasse
complètement, à laquelle il ne pouvait strictement
rien apporter ; jusqu'à preuve du contraire. Son scénario
manque quand même cruellement de surprises et offre la
même vision du Texas profond que celle proposée
il y a 50 ans de cela (des rednecks, attardés, sales,
régressifs, pro-armes). Pire : à l'image de la
récente saga Halloween il propose une
très mauvaise idée, comme seule innovation, à
savoir un (faux) come back totalement aberrant et qui plus est
inutile. Plus le film avance, et plus il s'enfonce, jusqu'à
sombrer dans le grotesque le plus absolu, jusqu'en son final
ridicule ; ne reste plus que le gore excessif. Pour les yeux.
Ce qu'il manque au film ? Oser être repoussant psychologiquement,
oser violenter véritablement le spectateur, et ne pas
transformer le film -et Leatherface- en ce qu'il n'est, ne sont
pas : un slasher, porté par croquemitaine vengeresque
lambda et surtout décérébré. Ou
alors il aurait fallu en changer l'intitulé... Au pire
: Massacre à la tronçonneuse 2 1/2.
Au mieux : Le tueur du Texas.
NOTE : 6-7 / 20