Formidable chef-d’œuvre du 7ème art, géniale
adaptation d’un monument de la littérature de SF
et première pierre d’une longue série (moins
intéressante par la suite : ça reste une œuvre
incontournable et inimitable, une belle boucle temporelle).
Elle vaut surtout pour son scénario subtile, apothéose
extraordinaire de la créativité d’un écrivain
incroyable (Pierre Boule). Sa vision du futur y est parfaitement
plausible, très intelligente et réellement raffinée
et, c’est de surprise en surprise que nos yeux ébahis
se dirigent vers un final dont le choc a marqué chacun
des spectateurs confrontés à elle. L’aventure
de ce cosmonaute atterrissant involontairement sur cette planète
nous est conté comme si l’on se trouvait à
sa place, d’où l’immense étonnement
à la vision de ces singes chassant l’être
humain, parlant, réfléchissant ; puis on s’habitue
peu à peu à cette leçon de morale sous-jacente
sur le statut des espèces, sur l’évolution.
Et puis on explore leurs mœurs, leur caractère didatorial,
agressif et intolérant, très proche de celui des
humains, ici réduit à de simples animaux sans
intelligence ni parole. Une belle allégorie. Enfin, le
final, après nous avoir mis l’eau à la bouche,
laissé espérer un dénouement simple, on
ne peut soupçonner le choc à venir, réaliste
au point de faire peur ; le verdict est sans appel, dramatique
et fort. On aurait presque envie de se lever et d’applaudir
tant l’impact est évident et la logique mise à
nue. Parfait. Surtout que ce final nous laisse dans l’angoisse,
assujetti à des questions sans réponse. Une œuvre
majeure dont l’étude des mœurs de notre société,
tant sur le plan religieux que politique, restera dans toutes
les mémoires. Une double étude, pessimiste au
possible. Une émotion d’enfant transformée
en admiration d’adolescent puis en respect d’adulte.
John Chambers n’y est pas non plus étranger.
NOTE : 19-20 / 20