Mais à qui donc s'adresse ce film ??
Quand ce Halloween kills débute par
une longue intro-mémo pour qui serait pris d'amnésie
(sachant que virtuellement c'est un numéro 2...) et relancer
une franchise qui fête son 11ème numéro
(12...), on se surprend à croire que les jeunes générations
se trouvent dans son collimateur. Cependant le scénario
traîne ses guêtres, toujours tenté par une
nostalgie facile qui laisse à penser -cette fois- que
ce sont bien aux fans à qui il s'adresse ! Alors quoi
de neuf à Haddonfield ?
Myers revient, aussi ininflammable que ses vêtements,
et tue froidement, sans laisser au spectateur le loisir d'éprouver
un quelconque sentiment d'empathie, pas plus que cette peur
impalpable propre à l'apparition de ce croque-mitaine
ultime. En réalité le scénario jongle comme
il peut, parfois vulgairement, souvent maladroitement, avec
des codes vieux comme la saga, le film ne cherchant jamais à
se renouveler, à jouer avec le mythe, à épaissir
le symbolisme du film ou celui du monstre. L'écriture
scénaristique fait montre d'une flagrante et disgracieuse
succession de couches informes, tissant leurs toiles sur une
rengaine trop connue pour succiter le moindre intérêt,
à quelques niveaux que ce soit. On est même à
la limite du risible, pas très loin d'une parodie ratée
: sachez que cette fois le cauchemardesque Michael est pourchassé
par... un groupe de sexagénaires qui ne trouve rien de
mieux que d'aller tuer l'immortel éventreur avec une...
batte de baseball (on ne refera pas ici l'historique des moyens
infructueux de supprimer Myers, mais rappelez-vous qu'au début
de ce film il survit à un incendie...) ! Et par décence
je n'évoquerai pas le décès de la fausse
infirmière. Honteux.
Visuellement en dent de scie, avec cependant du gore à
l'ancienne et du plus bel effet, le film oublie tout ce qui
a déjà été fait et dit dans les
épisodes précédents et se fiche éperdument
des fans, comme si le spectateur se devait d'oublier les années
antérieurs à 2018. Halloween kills
a, en réalité, 40 ans de retard et sent le slasher
démodé pour une jeune génération
sevrée à Youtube.
Cerise sous le gâteau : on oublie quasiment l'inoubliable
thème de Big John.
NOTE : 3 / 20