Halloween 0. Michael a grandi dans une famille où tout
le monde gueule, s'injurie, dans une atmosphère de violence
sous-jacente, de non-travail ; c'est un enfant blessé
dans son fort intérieur, rabaissé, psychologiquement
abandonné et jamais valorisé ; il se cachait déjà
sous un masque pour ne pas être confronté à
la réalité... Une famille qui ressemble sans doute
beaucoup à nombre d'entre autres issues du prolétariat.
Musique... Avec un casting de "gueules de cinéma"
(Dourif, McDowell ou Kier), Rob reprend le mythe sans complaisance
aucune, sans faire l'impasse sur l'enfance de Myers : au contraire
: cette partie est bien développée, l'enfant-tueur
est une bête, un monstre qui massacrera sa famille froidement,
méthodiquement et sans pitié aucune... ou presque
; l'innocence d'un bébé encore non atteint par
la société qui l'entoure et sans doute encore
"victime". Le réalisateur-scénariste
est plus cru que ses confrères, plus sexué, pas
à pas, pierre par pierre, il construit les fondements
d'un mythe totalement crédible et presque émouvant
-en tous les cas rendu humain- par delà sa folie meurtrière
(on excuserait presque le meurtre des violeurs...). Myers cherche
seulement à détruire ce qui l'a déjà
détruit. Dommage que la seconde moitié du film
suit un certain rythme de croisière, bien que porté
à bout de bras par une réalisation au scalpel.
Un film intense et hystérique. Beaux clins d'oeil à
Carpenter.
NOTE : 13-14 / 20