Alien 1,5. Retour aux origines... de la saga.
Sur une colonie spatiale appartenant à la compagnie Weyland, un groupe de jeune mineurs cherche à fuir vers une autre planète, plus respirable, en allant voler du matériel sur un vaisseau abandonné dans la stratosphère.
En deux-trois séquences et quelques minutes de métrage tout l'univers de la longue série se déroule à nouveau sur l'écran, pour notre immense plaisir : le design, la technologie, les noms, les codes, les images iconiques (et même le logo de la Fox) et quelques lignes de dialogues. Jusqu'à la photographie qui rappelle tour à tour chacun des films.
Et il faut dire, avant de revenir sur l'héritage, que visuellement le film est détonnant, de même sa puissante ambiance sonore. Les premières scènes asseoient l'histoire avec brio, semblant rendre hommage au tout premier scénario mais explorant sa propre voix, une option solide et originale, utilisant les balises laissées par les autres films et se les appropriant (cette fois la "mission" part de la terre ferme jusqu'en un vaisseau spatial), le condensé d'un univers qui nous entraîne grâce à diverses strates, notamment le double suspens, ses personnages dont ce nouvel et convaincant androïde, ainsi qu'un "Romulus" qui s'impose comme un acteur à part entière, à l'image du "Nostromo".
Romulus ressemble, sur le papier, à un vieux film de monstre de l'espace : mais ce n'est jamais un vulgaire train fantôme comme Hollywood en produit à la chaîne, plutôt une œuvre écrite de main de maître, avec de grandes idées et une véritable épaisseur narrative. Il ne se limite pas à recracher méthodiquement son "petit Alien illustré" ou à imposer de faciles clins d'oeil. Hommage, synthèse de tous les films (mention spéciale au nouveau Ash / Bishop), certe , mais avec des apports réellement nouveaux, force de proposition jamais anodine dont ce final estomaquant (inversant celui de Alien 4) . Et des séquences horrifiques marquantes et qui s'imposent sans mal
Fede Alvarez asseoit son status de Master of horror, sa réalisation n'est faite que de dentelle : il semble nous faire (re) vivre la même sensation éprouvée par les spectateurs en 1979.
NOTE : 15-16 / 20