Suite d'un préquel que j'ai en très haute estime,
même s'il a pu froisser les plus puristes des fans de
la saga en prenant ingénieusement parti d'intellectualiser,
de conceptualiser un film de SF horrifique ; genre profondément
ancré dans la série B, comme bazooka, s'il en
est. Je ne m'attendais donc pas à m'esclaffer de plaisir,
sachant que Prometheus
avait été fraîchement reçu, que l'histoire
n'en conservait sans doute pas l'essence, et que seul le plaisir
de retrouver des "aliens" sur grand écran pouvait
sauver les meubles. Et ce fut d'ailleurs le cas puisqu'il s'agit
du plus mauvais opus de la saga (mis à part le crossover...
et encore). Si la première scène fait illusion
quant à l'envie de R. Scott de continuer à explorer
les pistes amorcées dans le précédent film
(questionnement sur l'humanité, recherche de Dieu, le
hasard / le destin, l'homme en tant qu'espèce guerrière...etc),
il balaie bien vite tout cela d'un revers de la main et enquille
sur de la série B pur jus. De celles qui ont fleuri suite
à la sortie d'un certain film emblématique en
1979. L'excuse usitée afin de replonger dans cet univers
est aussi facile que déclinable à l'infini : un
heureux hasard... quoique. Une première heure qui aurait
très bien pu se résumer en 10-15 minutes et qui
semble vouloir faire aboutir le film sur un "Man Vs Alien"
des plus basiques, simplistes et profondément ennuyeux,
de ceux que l'on voit sur nos petits et grands écrans
depuis maintenant près de 40 ans !! Scott semble vouloir
simplement faire évoluer son film au rythme des propres
évolutions de ses créatures ; mais la seconde
partie fait mine de faire changer de cap l'histoire. Car avouons
que la révélation du film vaut son pesant de xénomorphes
! La confrontation verbale entre les androïdes est également
assez savoureuse et donne un peu de teneur à l'oeuvre
; et elle palie à la faiblesse des autres personnages,
pour la plupart simples couples inconsistants. Et ne renions
pas complètement le plaisir -que j'évoquais en
introduction- de retrouver nos bestioles favorites... sauf que...
sauf que le film est clairement plus destinés aux fans,
plus nombreux, plus faciles à toucher et donc plus "commerciaux",
des "Aliens" (le combat sur le vaisseau fait clairement
référence au film de Cameron),
qu'à ceux du préquel. Mais là encore Scott
ne s'avère vraiment pas à la hauteur du génie
angoissant de l'original : la chasse dans le vaisseau n'est
jamais pas assez developpée, se bornant à un jeu
de portes qui se ferment ; pas du tout à la hauteur ni
du réalisateur, dont la réalisation restera très
pâteuse, assoupie, ni de l'histoire dont le suspens est
réduit à néant. Un peu à l'image
du twist final que l'on voit venir de très, très
loin et qui laissera d'incongrues questions en suspens, de celles
qui font mauvaises impressions à la fin d'un film.
NOTE : 8-9 / 20