L'idée de base fort est fort séduisante et le
film ne va pas s'arrêter en si bon chemin.
S'appuyant sur une photo brune / chaire, des images granuleuses
et typiques de l'oeuvre à venir du maestro, Alien
3 se trouve être une formidable proposition
de cinéma aux images sublimes, aux plans chiadés
et étonnamment ambitieux, construit pour la plupart sur
des contre-plongées vertigineuses qui font prendre conscience
de l'ampleur des décors et réduisent les êtres
humains à ce qu'ils sont : de la chair à canon.
Et l'incroyable jeu labyrinthique final est totalement virevoltant
et éclatant ; et en quelque sorte kubrickien. Fincher
signe déjà son travail, un travail artistique
d'ampleur, un travail d'orfèvre qui n'a nulle égale
dans la longue saga.
L'histoire débute par un drame et propose une vision
plus viscérale du mythe, et ce dès la scène
de l'autopsie ; le film sera également plus violemment
gore. Puis naît une thématique religieuse aussi
bien venue que bien sentie : elle constitue l'antithèse
parfaite à ce type d'oeuvres et offre une vision littéraire
et littérale de l'enfer. Les prisonniers luttant contre
pire qu'eux, cherchant à gagner à la fois leur
paradis et leur rédemption, l'alien devenant le symbole
de la lutte contre leurs propre pulsions intérieures
; et faisant ainsi de ce film une œuvre non manichéenne,
phénomène tellement rare dans les arcanes d'Hollywood.
Des prisonniers en lieu et place d'un équipage / de marines,
des personnages avec un passé sombre et une personnalité
trouble (ce qui manquait tant à Aliens),
une Ripley sexuée, une absence d'armement en forme de
pied de nez. Le film gagne sur tous les plans de l'originalité.
S'ensuit un jeu très classique, celui du chat et de la
souris : mais cette fois avec une jolie inconnue... Et un final
grandiose. Impossible, enfin, d'oublier les images allucinantes
de ce Bishop au 1/3, constituant une prouesse technique qui
n'a pas pris une ride et reste un chef-d’œuvre dans
son genre.
NOTE : 15-16 / 20