Très vaguement inspiré du très économique « 
                  Vampire de l’espace » de  M. Bava 
                  voici le film le plus pillé de l’histoire du 7ème 
                  art ; il faut dire que l’histoire a de quoi séduire 
                  le plus blasé des fantasticophiles, le parcours claustrophobique 
                  de Ripley si bien rendu en images est une perle de suspense 
                  et d’angoisse. Décors, photo, et FX allaient faire 
                  école et donner le ton de ce que serait la SF des années 
                  80. Le mélange explosif de deux genres (horreur / science 
                  fiction) allait donner un second souffle à l’un 
                  comme à l’autre. Et n’oublions jamais que 
                  le héros musclé de ce film était… 
                  une femme. A mort les machos ! Un rien sordide, un rien gore 
                  et un tout époustouflant !
                Nouvelle vision : il en ressort, aujourd'hui, 33 ans après 
                  sa sortie, un film toujours aussi impressionnant de par son 
                  scénario habile, qui prend son temps, travaille son atmosphère 
                  (d'aucun le trouverait longuet aujourd'hui...), ses personnages 
                  ; ces décors magnifiquement et à peine illuminés 
                  qui donnent le tourni et l'excitation nécessaire pour 
                  se fondre dans le film, les lumières qui font peiner 
                  le regard, chercher la moindre menace, les ombres sur ces métaux 
                  quasiment organiques empruntés à Giger donnent 
                  à l'oeuvre et surtout aux spectateurs l'impression d'être 
                  un Jonas prisonnier d'une baleine métalique, un lieu 
                  dont on ne peut s'échapper. Mais plus qu'un film de monstre à l'ancienne, Alien exploite un scénario où la menace est double (l'apport de H. s'avère exceptionnel) et doublée d'une réflexion sur le Mal, absolu et parfait, face à l'imperfection physiologique de l'espèce humaine ; d'où la soudaine fragilité du spectateur face à un danger bien souvent invisible. Et lorsque celui-ci prend forme, d'une séquence à l'autre, il se métamorphose depuis une créature vaguement arachnoïde et de tailler à peu près modeste, au monstre imposant et terrifiant que l'on connaît. Scott s'avère brillant 
                  et sa réalisation n'a pas pris une ride : le film non 
                  plus si on le remet dans le contexte de son époque. Suintant, 
                  poisseux, assourdissant, sâle. Définitivement un 
                  classique.
                NOTE : 17-18 / 20