Le cinéma est en fête mais le bilan ne semble pas très bon... avant l'arrivée des chiffres officiels on ne peut que s'inquiéter des progressions enregistrées par les films en continuation : entre 4 et 29 % quand, l'an passé, ces chiffres étaient compris entre 7 et 49 % (et c'est même pas la faute à Zizou...) !!! Par contre les nouveautés ont eu un bénéfique (?) coup de pouce si l'on considère leur démarrage timide et, pour certaines, leur arrivée en fanfare ; analysons...
Cars est en lice depuis 2 semaines pleines, le film a bénéficié d'un week-end de 4 jours avec prix réduits sur les places, il augmente ses entrées de 14 % (soit un brin en deçà de la moyenne) et pourtant il ne parvient pas encore au seuil du million de p'tits bouts. Dans le meilleur des cas, le bouche-à-oreille (!??!!) lui permettra de ne pas trop chuter en 3ème semaine (*#¤!!!¥...etc) , les vacances de s'attirer quelques vacanciers (ceux qui ne seront pas partis...) et le film de... de quoi déjà ? Ah, oui de rouler cahin-caha à distance des 2,171 millions de tickets vendus pour L'âge de glace 2 en seulement 7 journées non-festives ; même Chicken little avait fait mieux sur sa bien modeste carrière ! Mais que se passe-t-il ? Mais que se passe-t-il ? Ben, rien... justement ! Pour les plus assidus, je l'annonçais la semaine dernière, il n'y a pas que le petit Mickey qui va mal en France : la licence "Scary movie" se voit bouder par nos ados délurés et ses scores descendre en flêche ; pour preuve accablante les chiffres des 3 premiers opus : Scary movie : 1 323 000 (+ 219 000 d'une sortie limitée) ; Scary movie 2 : 945 000 (- 29 % par rapport au 1er) ; Scary movie 3 : 697 000 (- 26 % par rapport au 2nd). Scary movie 4, de D. Zucker se voit attribuer une poignée -sommes toutes honorables- de gras rigolos, l'entrainant dans une chute de 28 % par rapport au dernier épisode (dans la logique de la série malgré la piqûre d'anabolisants du week-end), ce qui risque de ne lui permettre que très difficilement de passer la barre du million d'entrées, chose que la trilogie avait joliment négocié jusqu'à présent. Bien évidemment, on ne s'attendait pas à le voir sur le podium : La rupture (J. Aniston) avait effectué un mercredi somme toute banal (style La maison du bonheur, mais avec 100 copies de moins) mais il fini au-dessus de ce dernier, soit le second meilleur démarrage pour une nouveauté cette semaine : on est à milles lieues du carton US (plus de 100 patates actuellement !) et la chute à venir sera dure comme une rupture... alors profitons-en, merde !
Autre grand bénéficiaire de la teuf : La colline a des yeux du génial (et je pèse mes mots) Alexandre Aja qui bénéficiait de moins de copie que son ainé mais lui colle au train. Le monsieur se permet d'enregistrer le 3ème plus gros démarrage pour un film d'horreur cuvée 2006, juste derrière Silent Hill (qui avait près de 150 copies de plus). Son réalisateur se permet donc de quasiment tripler les scores de son fabuleux (c'est tellement rare les bons films d'horreur made in France !!!) Haute tension : 96 000 courageux aux nerfs solides. Poseidon (W. Petersen) est-il mauvais à ce point que le public l'ai presque boudé durant le week-end ? C'est vrai qu'il ne risquait de toutes façons pas d'atteindre les 58 % de chute enregistré lors de son second week-end aux USA, mais on ne lui prédit rien de bon pour autant : pas même 1 million de passagers assez fous pour faire le voyage... Pas même 800 000 patée à poissons... Il est maintenant tant de déclarer que le grand gagnant de la semaine est... (roulement de tambour... ou quelque chose d'approximatif) : La maison du bonheur (de et avec Boon). Le film continue donc sur sa lancée, s'attirant la confiance de nouveaux amateurs et se targuant d'avoir lui-même coulé le gros bâteau troué du dessus (prétentieux !) ! On l'a connu costaud, toujours parmi les meilleurs, alors il n'y a pas de raison pour que celà change ce week-end : Volver (Almodovar) doit impérativement atteindre la barre des 2 millions de fans (impossible est-il un mot espagnol ?) pour espérer rejoindre le club très select des "plus gros succès de Pedro en France". Et puisque l'on parle d'exploit, en voici un qui mérite que l'on s'y attarde un peu : celui de Paris je t'aime qui soulève la curiosité jusqu'en Province, si bien que sa moyenne / copie est proche du délire : soit mieux que les performances fabuleuses, sur un même nombre de copies, de Hostel (si, si...) ou chaos, mais encore loin de Essaye-moi ; mais èsque ça va t'y durer mon bon monsieur ? Dans un contexte moins dure, Une vie inachevée perdait la moitié de ses fans en 2ème semaine... A voir. On évoquait une guerre fratricide entre Da Vinci code (Ron Howard) et le bien nommé X-men : l'affrontement final (Brett Ratner) : si aux USA les mutants ont eu le dessus, ici Tom et Audrey surnagent loin devant ; mais ce week-end les super-héros on très largement repris le pouvoir, le film étant sorti plus tard et connaissant un peu moins les affres de l'usure du temps.
Les absents sont de pov' films en continuation qui prouvent ce que j'arguait en intro : On va s'aimer, d'Yvan Calbérac, Le passager de l'été, avec C. Frot et L. Smet, et 666 La malédiction (Moore) -les 2 plus vilaines chutes hebdo avec ses 9 rangs de perdus- qui se refusent à jouer les profiteurs et les teuffeurs ; Marie-Antoinette (Sofia Coppola) étant l'exception qui confirme la règle.
Camper sur sa 11ème position, Camping (de Fabien Onteniente) franchit sereinement les 5 millions de visites et effectue la plus bellissima operazione du moment. Logique, non ? A sa suite, on s'attendait à un bide monumental... et on était loin du compte : L'entente cordiale, réalisé par un V. De Brus qui se souvient encore des résultats déjà pas fameux-fameux de son Antidote (302 000 sur sa semaine de sortie) ne met personne d'accord ; d'ailleurs sa moyenne / copie est encore plus lamentable que la référence ultime en la matière : Cabaret paradis (276 à 228...) !!! Il est presque inconcevable que le film atteigne les 200 000 tickets vendus, soit moins de 2 millions de recette. Un gouffre (aux chimères ?) aussi monumental que celui de La piste en ce début d'année. Devinette : je fais autant d'entrées L'entente cordiale sur 3 fois moins d'écran... qui suis-je ? Dikkenek, la comédie franco-belge avec Dominique Pinon ! Le film réalise un score inespéré -mais pour autant classique vu le nombre de ses copies- après des débuts parisiens pas vraiment éloquent ; le b-o fait de la place à la diversité, et ça nous rassure un max. Cas de figure à peu près identique pour Mes copines, 1er film français, qui rate cependant la marche des 100 000 entrées et n'augure rien de bien bon pour l'avenir du film dans le Top. Les nouvelles sont un rien meilleure pour Changement d'adresse d'Emmanuel Mouret : d'abord parce que l'auteur apparait pour la première fois parmi les 20 prem's, ensuite parce que sa moyenne par copie est l'une des meilleures du Top (la seconde, après celle de Paris...). Avril (G. Hustache-Mathieu) perd 8 places et ne gagne pas grand chose.
Abandon par K.O. et gros ménage avant les vacances pour Les irréductibles, Ultraviolet, Comme t'y est belle, Le caïman (Morreti), Conversation(s) avec une femme, American dreamz, de Paul Weitz, Bled number one et Mission : impossible 3.
La part de marché des films français sur le top 20 est de 31,14 % (soit une stagnation quasiment absolue !).