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Zombie
Budget = 1,5 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - 261 000 entrées
BOX OFFICE USA = - / 5,1 M$
BOX OFFICE Monde = 55,0 M$
 

Ca y est : les morts ont envahi l'Amérique. Romero, Argento, M. Gornick et les Goblins répondent à l'appel.
Un film aussi repoussant que défoulant ; le deuxième tome de la trilogie est une critique absolument géniale de notre société de consommation de masse (post-reaganienne ici) et une analyse pointilleuse des comportements humains. Les zombies ne se souviennent que d’une chose : ils se rendaient au supermarché ! Ils n’ont d'ailleurs plus qu’un réflexe : s'alimenter et s'alimenter encore ! Violent comme ça n'est plus permis (une tête qui explose, des gosses mitraillés...etc), c'est douloureux (les chairs déchiquetées), l'ambiance est glauque et ça sent la mort jusque dans le salon... et je ne vous parle pas du gore quantifiable à l'hectolitre. La violence y est également jouissive : la jouissance d'un joueur de video game qui tue sans conséquence, juste pour le plaisir morbide de sacrifier à l'interdit.
Bien sûr ces zombies-là représentent le "Moi" social, socialisé, la globalisation (réthorique de la trilogie où le fléau se répand) et ils deviennent une société à part entière, une espèce, faite de codes, d'un semblant de culture, d'un mode d'alimentation... une espèce animal qui renvoit l'homme à ces origines de par sa toute confiance en l'instinct, sa peur du feu, son comportement primaire, son langage fait de grognements, son existence portée par le besoin de se nourir.... Et l'auteur en profite, en parallèle pour tirer à boulets rouges sur les médias, la publicité, l'argent, le mercantilisme...etc. Le groupe de "vivants" n'en est pas moins intéressants : il représente les rebelles au nouvel ordre établi, les résistants qui, de toutes façons, légalement ou par le vol, succomberont aux sirènes du paradis consumériste. Et comme l'homme est un loup pour l'homme, c'est sous la menace, non plus de zombies, mais d'autres "vivants" qu'ils devront se battre ; un Romero plus pessimiste que jamais.
Le traitement de cette zombification évoque bien entendu l'épidémie, celle que l'on ne peut enrayer sans dégats, sans combats, la contamination amenant l'extermination de l'humanité par... elle-même. L'auteur nous suggère même une piste qu'il avait évoquer précédemment : cette abomination est-elle le racisme ? Le flic raciste se fait assassiner à la premier bobine et le noir, à la fin, survit et part avec la femme blanche... En poursuivant ces analyses un peu pompeuses mais dont on ne peut se passer on pourrait, à l'infini, décoder de nombreuses et superbes séquences du film : je pense notamment à celle ou le magasin, soudain emplit de lumières et de musique, semble vivre alors que les "clients" sont morts ; où quand l'homme n'est plus homme lorsqu'il est face à ces besoins, ou plutôt ces envies.
Finissons par cette phrase superbe, qui servit d'accroche publicitaire au film, "Lorsqu'il n'y a plus de place en Enfer, les morts reviennent sur Terre" : est-ce à dire que nous sommes devenus si mauvais que l'Enfer ne puisse plus contenir nos âmes ? George en est apparemment persuadé...
Les seules réserves possible, à mon sens, sont la mise en scène souvent pataude de Romero : pas assez de mouvements dans ses scènes d'action, pourtant sauvées par un découpage serré bien que parfois chaotique, et une caméra intrusive. Et le look un peu trop gris / bleuté des macchabée, tout comme certains effets vieillissants.

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

 


NOTE : -/20

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