Attention : ceci n'est pas un
film de zombis ! Car le franc-tireur Romero utilise des zombis
comme certains réalisateurs font d'une actrice leur muse.
Le but premier de cette oeuvre singulière est bien évidemment
d'être une charge terrible sur les médias, ceux qui
font l'actualité et ceux qui en vivent, une charge contre
la sur-médiatisation, le pouvoir néfaste des images
et l'absence totale et irrémédiable d'objectivité
du 5ème pouvoir. Une charge bien analysée, justifiée
et d'une grande justesse, surprenante dans sa tonalité.
D'ailleurs cet opus n'a à mon sens rien à voir avec
la quadrilogie originelle qui tient à sa chronologie de
la zombification du monde. Je reprocherais quand même à
George de n'avoir pas su renouveler du tout, trouver un angle
d'approche nouveau pour porter bien haut ses idées, son
regard sur notre société : on assiste à une
nouvelle invasion, on reprend tout depuis le début -mais
avec la caméra à l'épaule pour la 1ère
fois-, on nous ressort toutes les caractéristiques bien
trop connus de ses monstres plus humains qu'on ne veut bien le
dire, les mêmes scènes gores, sans rien y ajouter
de neuf pour sortir du lot ; un peu comme si l'argument "intellectuel"
du film se suffisait à lui-même. Pourtant il semblait
que le réalisateur avait l'intention de se regarder dans
le miroir dès le départ...
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