Aladdin 1984.
DC / Warner où l'art de s'associer pour en faire des
tonnes et camoufler l'indigence des scénarii sous des
tonnes d'effets spéciaux : ainsi se présente le
film dans son hideuse introduction. D'ailleurs, ôtez la
palette d'effets à Patty Jenkins et sa réalisation
n'a vraiment rien d'exceptionnelle, elle est même fonctionnelle
et irréfléchie, pour ne pas dire ennuyeuse. WW1984
est donc l'occasion rêvée de corriger ce problème
de forme. Ce problème...
Une première séquence vintage sous tous rapports
et on se surprend à croire que le scénario va
dépasser l'origin movie qu'était le premier opus.
Presque... Car du "vintage" au ringard, au banal,
il n'y a décidément qu'un pas ; les bonnes intentions
originelles ne peuvent masquer bien longtemps un scénario
léger comme l'air.
Une pierre magique sortie de nulle part permet de formuler des
vœux, voeux qui vont bientôt transformer un vilain
petit canard en beau cygne, un mauvais entrepreneur peu charismatique
en bad guy tout aussi peu charismatique, et un amour décédé
en une résurrection qui n'a plus besoin d'explications
(sic !). Et voilà que l'on déjà regrette
les FX ! WW1984 part d'un bon précepte
: pas de méchant aux pouvoirs démentiels ayant
l'intention d'asservir le monde mais un simple monsieur tout-le-monde
ayant raté sa vie et voulant prouver à son fils
qu'il n'est pas un loser. C'est dans son développement
que pèche le film et dans sa thématique fantastique
de bas étage, très mal approfondie.
De même la trame se déroule au gré de séquences
lourdes qui se succèdent à d'autres (Barbara découvre
sa force, Steve découvre les 80's, Max découvre
le pouvoir), dans un scénario trop facile -facile comme
un simple vœu- et qui se passe très clairement d'intrigue.
Intrigue que l'on pourrait résumer à bien peu
de choses : Max vole l'objet magique, la gentille court après
Max. Sans parler de scènes assez embarrassantes : le
mec des 40's qui maîtrise parfaitement le pilotage d'un
appareil moderne (je vous passe les explications...), les pouvoirs
sortis de nulle part et soudainement bien pratiques... Et j'en
passe et des plus incongrus (Cf. la 504 à l'épreuve
des balles...).
WW84 manque de beaucoup de choses, et notamment
de consistance, tenant difficilement debout et dont le couplet
sur la concupiscence est d'une fadeur extrême. Les conséquences
mondiales des actes de ce bad guy ne sont qu'évoquées
à travers de vagues séries d'images. Tout cela
rend le film trop glacial, à l'image des sentiments que
l'on peut éprouver pour tous ces protagonistes.
NOTE : 6-7 / 20