Il est bon de retrouver le Wolvie de notre BD après...
Bref : voici un film agréable, solide et bien dans l'air
du temps ; c'est-à-dire avec beaucoup d'humour (mais
rarement gaspillé comme chez Tony), une certaine noirceur
et une humanisation du super-héros qui, par ce biais,
se rapproche du commun du mortel et nous touche d'autant plus.
On retrouve donc un Logan au plus bas, un être revenu
à l'état sauvage, hanté de cauchemars,
mais un héros en sommeil. La première bonne idée
de ce film est d'exporter un super-héros américain
au Japon, le baigner dans cette culture, ces codes, et le faire
toucher du doigt la philosophie de ce pays afin de l'aider à
sortir du marasme. Ensuite reste au scénario, l'aspect
psychologique étant édifié, à jeter
des éléments disparses et de déméler
peu à peu le tout en une aventure aussi classique que
savoureuse, qui sent bon le comics, voir le serial d'antan pour
ce qui est de son côté très "polar".
Rien d'un chef-d'oeuvre pour autant : le film restera sagement
hollywoodien dans nombre de ses aspects et travers mais conservera
toutefois une certaine violence bienvenue. Ajoutez à
cette savoureuse mixture des seconds rôles en or : l'héroïne
abonnée aux histoires d'amour apparemment impossible,
l'ange gardien du héros, le petit ami revenu du passé,
le maitre décédé, sans oublier une méchante
de compétition (la vipère, qui trouve justement
sa place dans cette nouvelle mythologie sans pour autant transgresser
complètement l'oeuvre originelle). A cela il vous reste
à saupoudrer de deux scènes anthologiques : le
combat époustouflant sur le train à grande vitesse,
épuisant pour le spectateur, et le combat final avec
ce Samouraï d'argent fondamentalement guère surprenant
mais formellement monumental. Un film d'action concentré
sur son titre, sur son héros : celui-ci va perdre sa
force et trouver des ressources ailleurs, les scénaristes
poussant le paroxysme de sa triste situation sur la fin en le
privant de ce qu'il a de plus cher... et en le poursuivant de
son éternel trauma, son amour perdu mais fidèle
; à noter qu'il n'est pas désagréable de
voir F. Janssen traverser tout le film en nuisette... Je l'ai
dit : c'est un film non exempt de défauts, imparfait
et pourtant solide, clair, posé et très frais.
Le réalisateur y impose un univers assez nocturne et
se montre à nouveau très à l'aise tout
en changeant encore de genre. Et encore je ne vous raconte pas
la scène post-générique...
NOTE : 13-14 / 20