Vous n’étiez pas vraiment préparé
à voir cela... jamais une telle dimension épique
n’avait soufflée sur une oeuvre, rares sont les
films qui parviennent à dégager une telle puissance,
où l’aventure est d’une telle emphase. Les
ingrédients du 1er sont là : elfes, hobbits, nains,
Sauron, l’Anneau, Gandalf, Saroumane et... la quête.
Mais chacun a évolué (Frodon est mature, presque
dangereux, les Hobbits sont courageux et entrepreneurs, Legolas,
Gimli et Grand-Pas sont de vrais guerriers). Et il y a les petits
nouveaux : Golum a un grand rôle, on voit le frère
de Boromir, un roi et un traitre, de nouveaux peuples et créatures
(les monstres ailés), de nouvelle contrées extraordinaires...
Mais l’essence est toujours là : le Bien est symbole
de nature, de pureté –magnifié par les Elfes-
le Mal de destruction industrielle et guerrière.
Par contre, ce qui faisait presque défaut au premier,
l’empêchant d’atteindre le statut de chef-d’oeuvre,
c’est cette nouvelle dimension dramatique et sensible
: plus noir, avec la montée des forces du Mal, omniprésent
et surpuissant, en nombre et en présence, plus tragique
avec des personnages meurtris par la guerre, plus sensible grâce
à cette histoire d’amour en parallèle, d’une
très grande originalité (un mortel amoureux d’une
immortelle) et grâce au personnage de Golum, attendrissant
et pitoyable, drôle mais dangereusement schizophrène.
Les scènes y sont 100 fois plus impressionnantes et les
effets plus monumentaux sans ne jamais géner ni l’intrigue
par un quelconque étouffement visuel. Ils resteront gravés
à jamais dans la mémoire collective du 7ème
art... les décors purs et réalistes, humides,
poussiéreux, molodorants, avec toujours se même
souci du détail qui atteint l’obsession... et la
fascination pour nous ! Un Golum renversant de crédibilité,
autant dans la perfection technique que dans l’interprétation
du comédien. Une photo digne des plus grands, rendant
les paysages new zélandais encore plus merveilleux. Un
lot incroyables de scènes effarantes : les hommes-arbres
(étranges mais fidèles à la vision de l’auteur),
le barrage qui cède, les marais, le cavalier noir, la
bataille...etc. Un retour de Gandalf suffisamment biaisé
pour attirer toute notre attention (retour d’entre les
morts, autre personnage qui nous surprend). Avec comme apothéose
une scène de guerre grandiose qui parvient à surpasser
celles de Braveheart, avec beaucoup de sensiblité (les
enfants qui combattent et mourront, les femmes horrifié)
et une petite dose d’humour jamais déplacée.
Jackson a réussi à créer un monde duquel
on ne veut plus partir, vivant par lui-même, un livre
d’histoire animé, le conte des contes résonnant
comme notre propre passé ; aidé d’une réalisation
pertinente et majestueuse (les 1er plan des montagnes, la résurrection
du roi, l’apparition des cavaliers lors de la poursuite
des orques...). Une musique encore plus inspirée, plus
intégrée à l’intrigue.
Mais la véritable grande force du film tient à
ses parcours disloqués, différents, originaux,
qui entretiennent un suspense incroyable (bravo le montage)
; on ne relâche jamais notre attention, on est pris aux
tripes 3 h durant.
NOTE : 19-20 / 20