Bis repetita pour scénario rincé.
A l'image de cette scène introductive, vide de sens,
d'idées neuves et de la moindre efficacité formelle
ou fondamentale. Craven ne tient plus ses promesses (dans le
3ème, tout peut arriver !) et nous n'avons plus droit
qu’à des surprises purement artificielles. On finit
même par compter les morts en attendant la happy end :
à refuser de briser les règles, le film se mord
la queue et la lassitude pointe le bout de son nez.
Car cette fois l'histoire tourne en rond sans ne jamais trouver
un nouvel angle d'attaque : le scénario semble avoir
abandonné toute réflexion, comme s'il avait déjà
fait le tour de la question. Pourtant le décor d'un studio
laissait nombre de possibilités à explorer. On
finit par se contrefoutre de l'identité de ce nouveau
tueur masqué, l'enquête nous laisse complètement
de côté dans la mesure l'on sait pertinemment que
l’on ne pourra deviner le fin mot avant les dernières
minutes. Non seulement rien d’original n’est apporté
à la série, non seulement le scénariste
n'a plus le recul nécessaire, mais le film ne sait plus
s’il doit faire rire (parodie, auto-parodie pas toujours
volontaire) ou peur (on ne sursaute plus et les effets sont
rébarbatifs). L'idée de la réécriture
du "scénario" en temps réel se défend,
tout comme certains "mode d'emploi" plus recherché,
mais un petit jet d'acide sur Hollywood aurait été
le bienvenu.
Scream 3 est un film d'horreur devenu lambda,
mou du genou, consensuel, moins gore, moins virulent et brassant
beaucoup de vent. Jusqu'aux personnages sans grand intérêt.
Et les prestigieuses guest stars n'y changeront rien.
La réalisation de Craven se trouve quelque peu amoindrie
par cette fausse mise à nu, elle est parfois trop appuyée,
un peu lourde.
Incohérent, balourd, répétitif. The end.
NOTE : 6-7 / 20