A la recherche de Neo : ce qui occupe les 20 premières
minutes n'a rien de fascinant, cherchant de façon détournée
et maladroite à remettre le messie sur les rails.
Le scénario s'offre une dissertation embryonnaire sur
le destin de manière assez chaotique, puis se meut en
film de guerre 3.0, mais dont la confrontation restera basique
et le but limpide : le sauvetage d'une humanité aux abois.
Très homogène, plus direct, plus cohérent,
ce troisième segment va droit au but en simplifiant au
maximum les tenants et les aboutissants : d'un côté
il y a les machines qui menacent le dernier rempart de la liberté
humaine, et de l'autre les combattants humains qui veulent sauver
l'humanité de l'esclavage de la matrice. En même
temps la trilogie ne pouvait s'achever que par une guerre. Ce
Matrix ressemble pour beaucoup à un space opera (de la
science-fiction couplé à un film de guerre), entre
"Aliens" (un clin d'oeil
évident dans un monde que l'on croirait avoir été
créé par Giger) et "Starship
troopers" pour les scènes de combats. Il s'engouffre
dans un univers d'effets spéciaux alliant gigantisme
hors-norme et beauté plastique (les décors très
cyberpunk et les engins au look "rouillé")
et artistique. Cependant il peine à renouveler les exploits
visuels de l'épisode précédent. La surprise
nous vient du fait que l'on attend des combats à main
nue... mais il n'y en aura qu'un seul, et de taille, à
la toute fin : une folie visuelle remarquable qui vous explosera
à la figure pour un peu que vous ayez compris le principe...
Pour le quart restant, Revolution se cache
derrière un apocalyptique, visuellement pimpant mais
classique derrière sa belle mécanique, et n'en
demeure pas moins d'un niveau réflexif moindre que ses
prédécesseurs : on oublie la philosophie profonde
des deux premiers épisodes et on reste dans des réflexions
plus simples, bien que tout aussi passionnantes, plus axées
sur la religion. On y accentue encore la vision messianique
de la saga, de par ses images baignées de lumière,
son héros "mourant" les bras en croix sur une
musique angélique, son duel final déifique inspiré
de quelques mangas. Finalement il résumera parfaitement
l'esprit de la trilogie, celle-là même qui définit
au mieux l'homme et sa seule liberté : le choix. Et ça
passe très bien même si l'on n'atteint pas les
sommets et que ce dernier film reste une oeuvre un peu trop
rectiligne.
NOTE : 13-14 / 20