Thomas Anderson n'est en réalité que le concepteur
d'une saga de jeux intitulés "Matrix" : il
se voit proposer de faire une suite à ses succès.
En parallèle ce créateur de génie suit
une thérapie, perdu qu'il est entre l'irréel et
le réel... En réalité la Matrice a maintenu
Néo en vie pour des raisons encore obscures.
Matrix Ressurections est un film déstabilisant
de prime abord, il s'annonce comme une mise en abîme des
films de saga qui ne va, pourtant, pas me convaincre de sa raison
d'être : le scénario restera pour le moins abscons
et ses conclusions vraiment chancelantes.
Visuellement il lui manque énormément de fraîcheur,
les combats sont, pour beaucoup, d'une fadeur absolument inconcevable,
et les ajouts visuels n'apportent pas grand chose si ce n'est
pour le plaisir des yeux et une certaine, et tout à fait
légitime, évolution de l'univers ; et je ne compte
pas une seule séquence qui vous scotche à votre
fauteuil : celle de la poursuite des bots s'en rapprochait,
pourtant.
Matrix 4 s'avère être une suite
au lien très fragile, métamorphosée en
séquences de retrouvailles et bis repetita (triste scène
du Mérovingien...) : tout est déjà dans
la trilogie originelle mais, ici, on noie le poisson philosophique
dans de beaux discours. On sent que l'on force ce nouveau scénario
à rentrer dans des cases, celles de la mythologie créée
par les auteurs, via un parallélisme artificiel et des
effets littéraires qui tombent trop souvent à
plat (l'effet Neo-Trinity, plus probant visuellement) malgré
le brainstorming ressenti.
Moins en puissance et moins en profondeur, même si le
film est toujours pertinent sur la notion de réel, sa
réflexion étant essentiellement axée autour
de ce concept. Plus léger sur le libre arbitre et gommant
totalement l'aspect religieux, pourtant pilier du mythe, Matrix
4 laisse une impression diffuse alors qu'il se regarde
sans ennui. Pas certain que ce soit le cas lors d'un second
visionnage.
NOTE : 10-11 / 20