Voilà le genre de petit film qui semble avoir été
bricolé dans la salle à manger du réalisateur
pour notre plus grand plaisir. Et avec un pareil scénario,
difficile de ne se mettre à rêver d’aventure.
D’accord on la connaît tous l’histoire, sans
avoir vu le film, d’accord animatronic et images de synthèse
ont relégué la stop-motion aux oubliettes, d’accord,
les jeunes connards d’aujourd’hui détestent
le noir et blanc. Pourtant le roi Kong tient la route et devance
ses remakes, séquelles et faux frères de plusieurs
coudées ! C’est purement et logiquement la simplicité,
l’authenticité qui se dégage de l’œuvre
qui crée tout son charme. Un charme immortel. Ce sont
les sentiments et l’efficacité qui sont à
l’origine de son culte et de sa puissance. C’est
vrai que le film peut paraître un peu rigide au niveau
de la réalisation, que le monstre est bancal : et alors
? Tant mieux ! Cet artisanat me semble beaucoup plus personnel
et intime que la grosse industrie moderne. C’est avec
peu de choses et de moyens (? ?) que les réalisateurs
ont donné vie à de vulgaires marionnettes bien
au-delà de l’animation. Le scénario, lui,
est impeccable : un vrai conte adulte pour nous faire battre
le cœur jusqu’aux larmes, celles versées lors
du final aussi émouvant que beau. Ce film reste pour
moi l’expérience inoubliable d’un gamin fasciné
par la magie du 7ème art dès son plus jeune âge.
Malgré ses rides, derrière ses vieilles pellicules
bat un cœur chaud, plein de tendresse et de tolérance
que le remake (1976) oubliera.
NOTE : 17-18 / 20