Un film d'Aventure avec un grand A, un merveilleux Hommage
avec un grand H et une oeuvre surdimensionnée. Voici
peut-être l'un des plus GROS film (jusqu'au prochain...
c'est bien là le problème !) que vous ayiez vu
! Question hommage Peter garde la structure originelle ; à
savoir une première partie en forme d'intro, aussi rapide
qu'efficace, assez kitsch, qui nous met à l'aise avec
les personnages et de magnifiques décors (New York dans
les années 30 : on s'y croirait !). La seconde partie
semble débuter dès que l'on pénètre
le brouillard qui entoure l'île : le véritable
film peut alors commencer. Un film d'aventure époustouflant,
ultime qui gardera ses séquences d'anthologie (le naufrage
du bateau, la course poursuite avec les dino,...etc), un film
qui colle à l'original mais nous offre une relecture
de chaque scènes. C'est le cas pour ce qui concerne la
peuplade toute droit sortie d'un film de cannibales italiens
des années 70... mai c'est aussi vraie, hélas,
pour d'autres séquences qui manquent réellement
de retenue, les péripéties, efficaces, voir stressantes,
ressemblent plus à un scénario pour parcs d'attractions
(Universal, donc...) et font perdre à l'histoire une
crédibilité nécessaire, pourtant très
présente tout au long du film. Je parle de la scène
de combat avec les T-rex, où le scénariste en
fait des tonnes et navigue entre le délire et le ridicule
; ridicule dans lequel il sombrera totalement lors de la scène
dans la fosse (1001 bestioles sortent de partout et nulle part
histoire de prouver que le budget est le plus gros de l'histoire,
de faire une séquence-pub pour Weta et de nous donner
une bonne indigestion). Seules graves critiques que j'aurais
à adresser au film. Car pour le reste c'est franchement
bon : les rapports entre Kong et sa prisonnière, complexifiés
et assez émouvants, voir ambigus à souhait, un
scénario millimétré, un suspens qui ne
retombe jamais... et une créature qui, elle, tient du
chef-d'oeuvre absolu (allez revoir "Gorilles dans la brume",
vous comprendrez...), un moment historique où l'on n'avait
jamais été si loin dans le réalisme (même
si l'interaction dans New-York n'est pas toujours glorieuse),
s'appropriant les dernières technologies au profit d'un
réalisme hors du commun. La troisième et dernière
partie, enfin, accentue le lifting du film originel, toujours
à la recherche du grandiose (on ne compte pas les macchabées
passés sous silence !) jusqu'au final ou le réalisateur
pose son pont de vue sur la scène même : il en
accentue le suspens, l'étire justement, la magnifie.
Voici donc un remake digne et digne de ce nom qui se veut avant
tout un spectacle -dommage !- aux décors extraordinaires
(on sentirait presque l'humidité tropicale de l'île
!), sortis du temps, et à la partition musicale encore
meilleure que le reste (KK excepté). Une certaine marque
de respect (le clins d'oeil à Cooper), le scénariste
s'appropriant le fond de l'histoire sans le dénaturer...
quoique... l'original n'était-il pas plus fort psychologiquement
?
NOTE : 15-16 / 20