Amateur de série B décomplexées, soyez
les bienvenus.
Les séries B ayant été mises sur la sellettes
depuis des années, quelques malins producteurs hollywoodiens
en reprennent les rênes, mais avec des budgets tellement
plus conséquents. Série B ? Oui ! Mixtape improbable
entre Aliens et un Jurassic Park, le film s'en approprie tous
les codes, jusqu'au dernier. On commence par recruter illico
presto la team qui fera le sâle boulot, parmi laquelle
on retrouvera l'inévitable scientifique un peu dingue
qui a forcément quelque chose à cacher, l'aventurier
au grand coeur, la belle qui sera sauver par la main de Kong
à un moment de l'histoire, pour un clin d'oeil très
appuyé, quelques figurants bien vite esquissés
pour faire de la bonne chair à canon, et surtout des
militaires tellement caricaturaux, avec à leur tête
un Sam Jackson qui en fait des caisses... mais dont je ne me
lasse pas. On n'oublie pas le scénario qui file en ligne
droite et ne se réinvente jamais, quelques coups de bambous
bien assénés (le poulpe géant vivant dans
un si petit lac...) et un timing aléatoire, ainsi que
de l'action quasi non-stop.
Mais voilà : le truc fonctionne comme une oeuvre pour
nostalgiques, nostalgiques de ces vieilles série B et
de films de monstres au premier degré (Mr Corman,
on vous salue); et festival de bestioles en tout genre il y
a, pour tous les goûts, jusqu'à un affrontement
final titanesque et ébouriffant, jouissif au possible.
D'ailleurs la scène où Kong détruit les
hélicos donne le "la" : et le réalisateur
s'avère plus malin que la moyenne, glissant sa vision
propre des combats, mettant même sa griffe dans les scènes
plus posées (la manière de cadrer les visages
de Hiddleston / Larson dans le hangar à bombes) ; il
nous offre sur un plateau une scène de combat filmée
in vivo à l'aide de plans assez longs et plutôt
chiadés qui s'avère être un vrai délice
pour les yeux. C'est vrai que l'on ne va pas traiter en profondeur
le thème principal du film, simplement l'évoquer
comme je le ferai : Kong est la représentation suprême
de Mère-Nature, celle qui régule la faune ; si
les hommes s'en viennent à la perturber et mettre en
danger tout l'écosystème, celle-ci se rebelle
contre lui.
Et les FX sont gigantesques et particulièrement bien
employés, avec quelques propensions discrètes
à une violence purement graphique (le crâne du
soldat disparu, à peine digéré !). Un pur
plaisir coupable pour ma part et pour tout amateurs de films
décérébrés mais assumés :
Hollywood a grand mal à nous en proposer sans se prendre
au sérieux où jouer de la punchline pour vendre
sa daube...
NOTE : 12 / 20