Jurassic world 2 sera un film en dents de...
raptors, alternant les bonnes scènes et les moments indignes,
les idées qui permettent à la saga de sortir la
tête de l'eau et les moments qui la coulent littéralement.
C'est surtout un film transparent, écrit de façon
irrégulière, avec un gros coup de mou en son milieu.
Pourtant les premières séquences vous embarquent
assez aisément : action non-stop, dinos à go-go
et île explosive à l'appui. Mais une fois de plus
les défauts qui mettaient à mal l'épisode
précédent refont méchamment surface : à
commencer par des personnages translucides, autant nos deux
héros que les petits nouveaux ; je pense surtout à
ces espèces de mercenaires, resucée incompréhensible
des braconniers du Monde perdu
mais en version tristement caricaturale. Difficile de ne pas
faire le lien entre les deux films, volontaire ou pas. Il n'y
aura bien qu'un personnage pour nous surprendre de la plus belle
des façons. Et à partir de là il va nous
falloir attendre la dernière demi-heure pour se repaître
de bestioles en liberté... Et c'est long !
Comme je le disais il y a une bonne double idée de départ
: sauver les espèces en danger (et l'intro / conclu sont
particulièrement subtiles) -mais c'était le précepte
de l'épisode 2- et sortir enfin la tête du parc
des dinos (comme à la fin de...). Mais ça et là
nombreuses scènes viennent nous faire décrocher
: des scènes qui perturbent le film (celles du couteau,
du camion ; l'idée sous-jacente que, pour ne pas se faire
écraser par un troupeau de dinos, il faut être
un "gentil" ; le super-dino "insomniaque")
; ou encore la reprise de l'idée qui était censée
relancer la saga, à savoir la création de dinosaures
intelligents, avec effet d'animisme, ou leur domestication (Blue
dans un scène qui reste incongrue) qui font de Jurassic
world un banal film de "monstres de cinéma"
et ôte tout le charme brut et naturel des premiers films.
On en viendrait à se demander si dans le prochain épisode
nos créatures n'allaient pas apprendre à lire
et à écrire...
Au final ça manque de niaque et de charme pour nous emporter
et nous faire adhérer complètement, l'oeuvre vise
clairement un public le plus large possible au travers d'un
scénario totalement limpide, profondément déséquilibré
et qui reste à la surface. Heureusement la dernière
partie tient toutes ses promesses : de bonnes idées submergent,
le "monstre" final -malgré ses défauts-
rempli le cahier des charges, le réalisateur, décevant
jusque là, se révèle capable de dépasser
son asservissement aux effets spéciaux, de nous offrir
de somptueux plans, au-delà de simples jeux de lumière
caractéristiques - sans pour autant retrouver la finesse
de ses précédents travaux. Et la toute fin est
vraiment très, très prometteuse : elle représente
peut être ce que l'on attendait de ce film... un peu à
l'image fugasse et profondément frustrante du mésosaurus.
N. B. : les deux plans sur les diverses chaussures de l'héroïne
laisse pourtant imaginer le recul et l'humour des scénaristes
!
NOTE : 8-9 / 20