Je dois être hermétique... ou trop exigeant.
Mais c'est que la première heure est définitivement
interminable : s'il était louable de vouloir approfondir
le sujet, l'univers des Hunger games et l'évolution de
ce petit monde dystopique, il est étrange de le faire
en s'évertuant à épaissir très gauchement
des personnages devenus pourtant les symboles de la paix sociale
dans une dictature odieuse. Certe le film est moins léger
que son homologue mais pourtant la sauce ne prend toujours pas,
les ingrédients ne se fondent pas ensemble : Hutcherson
n'est vraiment pas un grand acteur, on sent que l'adaptation
peine à retranscrire un livre aux prémisses descriptives,
la touche futuriste est globalement imprécise et le film
n'avance pas grand chose car le scénario n'a pas le courage
d'adapter vraiment le livre (que je n'ai pas lu : simple ressenti),
de s'engager franchement et posément dans la brêche
grande ouverte d'une oeuvre plus profonde, socio-politiquement
parlant. Car en décortiquant la substance du film, cela
reste encore superficiel, les mots n'ayant guère de portée,
les actes restant pauvres et le scénario se bornant à
faire du sur-place en attendant de lancer l'idée tardive
des 75ème jeux ; une première heure purement explicative
qui n'avait pas lieu d'être, pas sans approfondir le sujet,
l'intellectualiser. Et puis là, bis repetita : entrainement
éclair, défilé de mode et finalement les
jeux s'avèrent être le vrai point fort du film
: beaucoup plus excitants, inventifs et relevés, soutenus
parfaitement par une réalisation de haute volée,
bien plus ambitieuse. Au final j'ai trouvé ce film trop
timide : on ne s'éprend que rarement des personnages,
personnages qui restent des "rebelles de cinéma",
on reste dans l'attentisme scénaristique, le film évitant
de jouer sur l'ambiguité des situations (dans le jeu
et hors du jeu) et ne jouant que le rôle d'une prémisse
de... du numéro suivant ! Plus prosaïquement les
quatres épisodes auraient à mon sens pu faire,
sans doute, deux excellents films, mais des producteurs avisés
ont flairé la manne financière et embauché
des scénaristes élastiques, visant plus un public
adolescent qu'adulte... Dur de rentrer dans le film dans ces
conditions, dur d'apprécier pleinement une oeuvre dont
on sent que la matière n'y est que très partiellement
exploitée.
NOTE : 10-11 / 20