La révolution est-elle en marche : devant et derrière
la caméra ? Si le film fait effectivement mine de s'assombrir,
si la dictature se fait plus virulente (les charniers, les bombardements
odieux, les exécutions publiques), si le fond de l'intrigue
se met doucement en place autour de Peeta... on s'ennuie terriblement.
Le film est étouffé par des dialogues qui ne mènent
à rien et les 3/4 de l'oeuvre pourraient se résumer
dans le pitch du film ("Katniss, après quelques
hésitations, rallie la résistance dans l'espoir
de délivrer Peeta"). Encore une fois Hollywood est
à l'oeuvre : pourquoi gagner seulement 800 millions de
dollars avec un film quand on peut en gagner le double avec
deux ? Le problème, c'est que le scénario va morfler
: il essaie maladroitement de combler les nombreux vides, manque
cruellement de force alors qu'il évoque des choses abominables
et finit par n'être que le fantôme d'un film de
guerre timide, prudent et très hésitant, jamais
efficace, simplifié au possible ; il n'y a que l'aspect
"guerre médiatique" qui tente de faire mûrir
l'histoire, mais je ne crois pas que ce soit finement développé.
En fait l'oeuvre est à l'image de sa denière scène
(la libération des prisonniers) : étrangement,
puisque ce n'était pas forcément le cas tout au
long de l'oeuvre, le scénario adopte le point de vue
de Katniss, sans aucun doute dans un souci de suspens, et le
spectateur se retrouve ainsi lui-même prisonnier de l'impuissance
du personnage, dans le blockhaus (alors qu'on aurait aimé
voir un peu d'action à ce moment) ; plutôt que
de se focaliser sur le retour des prisonniers, générer
le suspens, dans la durée, avec le double rôle
que l'on découvre, le film plie son final en deux temps
trois mouvements, sans rebond sur la longueur cette fois, sans
émotion ni force aucune. Un film de guerre contre des
terroristes immondes qui génère le sommeil plutôt
que l'effroi : c'est un comble. Une oeuvre qui cède à
la tentation marketing mais ne sait pas cacher ses défauts...
NOTE : 6-7 / 20